Ils ont mis au point un moyen rapide et bon marché permettant d'obtenir des nanoparticules à partir de verres d'aluminium. L'article des chercheurs, sous la direction du professeur Dmitri Louzguine, a été publié dans le magazine Intermetallics.
"Nous menons actuellement de telles recherches, explique Andreï Bazlov de la chaire des sciences des matériaux des métaux non ferreux de l'université MISiS. Nous avons été les premiers au monde à découvrir une propriété intéressante d'un alliage amorphe à base d'aluminium: en réchauffant rapidement un alliage amorphe on obtient un matériau, et un autre en réchauffant lentement. C'est inhabituel en soi parce qu'en règle générale il n'y a pas de différence dans les produits finis quand on change la vitesse de réchauffement des verres métalliques."
Le principal acquis de ce travail de simplification est la diminution du coût de production des nanoparticules. Le fait est qu'en général, le nano-aluminium est obtenu par des méthodes relativement complexes: soit par sédimentation à partir de la phase gazeuse, soit par dispersion explosive, qui sont des processus très énergivores. Les chercheurs de l'université MISiS ont découvert la possibilité d'obtenir ce matériau par des méthodes métallurgiques classiques qui nécessitent bien moins d'énergie. "En fait, c'est de la fonte. Ce n'est pas une fonte tout à fait classique, mais c'est de la fonte couplée à un traitement thermique ordinaire — la détrempe", explique Andreï Bazlov.
Pour fabriquer le nouveau matériau, il n'est pas nécessaire de créer de nouveaux équipements spéciaux. Et il est possible de l'obtenir en grande quantité dans l'industrie dès à présent. La fragilité de ce matériau sous-entend qu'il se désintègre facilement, et particulièrement la phase amorphe. Sachant que les nanoparticules restent entières — autrement dit, en plaçant un échantillon dans un moulin à boulets il est possible d'en extraire en grande quantité de nano-aluminium.
La taille identique des particules est très importante lorsqu'elles sont utilisées comme base pour les matériaux composites parce qu'elle permet de contrôler plus précisément les propriétés de la substance obtenue. De plus, comme tout autre nanomatériau, il est très prometteur en tant que catalyseur.
Cette méthode pouvant être appliquée à d'autres alliages d'aluminium amorphes, elle pourra permettre de déboucher sur plusieurs nouveaux composites à base d'aluminium amorphe.