Exorciste italien: celui qui entend la voix du Malin, s'en souvient toute sa vie

Banalisé par le cinéma américain, le rituel d'exorcisme reste tout de même très sollicité aujourd'hui, selon le Saint-Siège. Le père Cesare Truqui explique à Sputnik le but de la formation international de futurs prêtres exorcistes que le Vatican commence au mois d'avril à Rome. Il dévoile quelques secrets de ce métier.
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À en croire le chiffre de Vatican, au cours de l'année 2017, près d'un demi-million d'Italiens ont eu recours à l'aide de prêtres exorcistes. Vue cette demande accrue, le Saint-Siège organise en avril une formation internationale pour des prêtres qui souhaitent exorciser le Malin. Le prêtre exorciste Cesare Truqui, expert dans le domaine qui participe à ce cours, a expliqué à Sputnik son objectif principal.

Selon lui, la formation vise à donner aux prêtres qui veulent pratiquer l'exorcisme une vision globale du problème. Le cours réunirait non seulement des prêtres mais aussi des psychologues, des psychiatres, des médecins et même des policiers et des avocats.

«Parmi la totalité des personnes qui demandent l'aide d'un exorciste, seulement 3% en ont vraiment besoin. Beaucoup de gens s'adresse à moi, mais pour le moment je travaille avec quatre personnes qui ont vraiment besoin d'avoir recours à l'exorcisme. Ainsi, on peut dire qu'il y a très peu de personnes possédées», a-t-il indiqué.

C'est pourquoi, avant de lire des prières spéciales, le prêtre doit établir s'il s'agit effectivement du Malin et pas d'un trouble psychique.

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«Pour faire la différence entre la personne malade et celle possédée, il faut savoir discerner les esprits ce qui demande de la pratique spirituelle. Le prêtre exorciste doit comprendre deux choses: s'il y a des signes de possession et si la personne parle des langues mortes ou inconnues. En outre, le possédé peut avoir des connaissances anciennes et occultes. Enfin, le dernier signe, c'est le rejet des symboles sacrés. Tout cela peut aider l'exorciste à comprendre si la personne est possédée ou non», explique le prêtre.

Bien sûr, pratiquer l'exorcisme demande un certain courage, souligne le père Truqui qui évoque sa propre expérience.

«La première cérémonie à laquelle, tu participes est vraiment mémorable, surtout quand tu entends la voix du Malin. Cette une expérience qui te marque pour toute la vie. Même après plusieurs années, quand tu l'entends de nouveau, tu la reconnais tout de suite. Un exorciste se fait aux choses qui paraissent surprenantes aux autres […] Chaque fois que le Malin commence à parler à travers une personne possédée, cela m'étonné parce que je ne m'attends pas à cela. Mais cela me fait aussi peur que la première fois», a-t-il conclu.

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