Réseaux sociaux et élection américaine: militarisation de l’information?

Les services de renseignement américains n’ont de cesse de pointer du doigt l’influence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine de 2016, via les réseaux sociaux. Quelle est l’importance véritable de ces réseaux? François-Bernard Huyghe, spécialiste en intelligence économique à l’IRIS était l’invité du Désordre Mondial.
Sputnik

Le service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) a publié un rapport sur la désinformation et ses défis, où notamment, l'influence des réseaux sociaux est largement évoquée. L'occasion pour le Désordre Mondial de revenir sur le rôle supposé de ces nouveaux réseaux de communication dans l'élection présidentielle américaine, mais aussi dans le Brexit.

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Pour François-Bernard Huyghe, spécialiste en intelligence économique à l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) et auteur de «Fake News, la grande peur», paru en 2018 chez VA Press, la doctrine des intellectuels de défense nord-américains est à mettre en cause. Selon le chercheur, il s'agirait ainsi de l'idée selon laquelle «le monde et la civilisation sont menacés par une action sournoise qui serait menée en particulier sur les réseaux sociaux, le principal accusé étant la Russie, et dans une moindre mesure, la Chine». Une stratégie d'influence interprétée par ces intellectuels comme du «sharp power» voire de la «weaponization of information» (ou militarisation de l'information).

Quelle issue pour les tensions russo-américaines?
Fake news, désinformation, rumeurs, François-Bernard Huyghe distingue ces notions et décrypte leur utilisation par les élites: «de plus en plus de médias, des think tanks américains, des élites, la ruling class, celle qui a voté Clinton, essaient d'expliquer des phénomènes incompréhensibles à leurs yeux comme le Brexit, l'élection de Trump […] explication n° 1, c'est la faute des méchants donc il y aurait des services secrets […] la deuxième explication […] le peuple est bête […] troisième explication à la mode, c'est la faute des réseaux sociaux».

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