Ghouta orientale: la rhétorique de l’Occident apporte de l’eau au moulin des terroristes

En dépit de la proclamation de la trêve dans la Ghouta orientale, les terroristes ne laissent pas les habitants de l’enclave en sortir, punissant de mort toute tentative de la quitter. Un observateur politique turc commente la situation pour Sputnik.
Sputnik

Dans un entretien accordé à Sputnik, Ali Ornek, observateur politique turc et spécialiste du Proche-Orient, notamment de la Syrie, a commenté la situation dans la Ghouta orientale où les terroristes continuent de prendre en otage les civils en les empêchant de quitter l'enclave au moyen des couloirs humanitaires.

Ali Ornek a indiqué que l'organisation médicale Syrian American Medical Society, qui entretenait des liens étroits même si non affichés avec les Frères musulmans, affirmait que les forces gouvernementales syriennes auraient porté des frappes sur 13 hôpitaux dans la Ghouta orientale.

«Ils affirment que, dans la Ghouta orientale, des frappes (de l'armée gouvernementale, ndlr) ont détruit ou endommagé 13 hôpitaux. La Ghouta orientale occupe une superficie de 100 km carrés, un tel territoire peut-il abriter 13 hôpitaux? Cela paraît étrange. Je pense que même dans les quartiers centraux d'Istanbul il n'y a pas autant d'hôpitaux», a signalé l'expert.

Le troisième jour de trêve humanitaire dans la Ghouta orientale sous une pluie de tirs
En ce qui concerne les accusations portées contre les autorités syriennes quant à l'utilisation d'armes chimiques dans la Ghouta orientale, il estime que face à leur incapacité de faire concurrence à l'armée syrienne en termes de combativité, les pays occidentaux, les États-Unis et les terroristes éprouvent une vive nécessité de recourir à cette rhétorique.

«Les accusations liées à l'utilisation des armes chimiques font partie de la campagne favorite de l'Occident qui y recourt contre Damas en toute occasion. Obama avait qualifié leur utilisation de ligne rouge… Mais quand on dit que l'utilisation des armes chimiques est la ligne rouge, il y aura toujours quelqu'un qui les utilisera. Cette rhétorique profite aux terroristes qui sont incapables de faire face à l'armée syrienne sur le plan militaire», a-t-il noté.

Pour toute tentative de quitter la Ghouta orientale, les civils menacés de mort
L'expert a également déploré le caractère contradictoire de certaines formulations de la résolution de l'Onu sur la trêve dans la Ghouta orientale, notamment le caractère flou de la notion d'organisation terroriste. Le résultat est que les résolutions adoptées n'aboutissent pas. Si une pression en matière de cessez-le-feu est exercée sur Damas, personne ne contrôle les terroristes. Tout le monde dit vouloir l'instauration d'une trêve, mais personne, sauf la Russie et Damas, n'est prêt à la respecter.

Pour conclure, Ali Ornek a indiqué que les appels des pays occidentaux à l'administration syrienne, l'invitant à arrêter les opérations ne font qu'encourager les terroristes à utiliser les civils en tant que bouclier humain.

«Les appels des pays occidentaux à Damas concernant la nécessité d'arrêter les opérations afin d'assurer la sécurité des civils produisent l'effet inverse, en poussant les terroristes à retenir les civils dans la Ghouta orientale en les empêchant de profiter des couloirs humanitaires. Car les terroristes considèrent la population civile de la Ghouta orientale comme un bouclier humain et ne vont pas y renoncer de leur plein gré. La rhétorique utilisée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France à l'égard des autorités syriennes ne fait qu'aggraver la crise dans la Ghouta orientale. Sur ce fond, les déclarations de l'Occident sur la tragédie humanitaire à laquelle fait face la population civile de l'enclave ne sont que le comble de l'hypocrisie», a résumé Ali Ornek.

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