Vélo en libre-service: fin de course pour Gobee.bike en France

L’entreprise de vélo en libre-service Gobee.bike plie ses bagages en France, face au nombre trop important d’actes de vandalisme. Un projet qui a pu voir le jour grâce notamment à des investissements russes et chinois.
Sputnik

Après Lille, Reims et Bruxelles, c'est au tour de Paris de dire adieu à ses vélos verts. Samedi 24 février, l'entreprise Gobee.bike a annoncé, dans un communiqué «la fin du service Gobee.bike» en France… L'expérience a tourné court: après seulement quatre mois d'existence, l'entreprise de vélo en libre-service et sans station a dû cesser ses activités, face au nombre trop important d'actes de vandalisme, vol et recel.

Le futur, c’est déjà maintenant: les avantages et les risques d’un avenir sans conducteur
Le concept était pourtant séduisant: l'usager pouvait utiliser n'importe quel vélo, géolocalisable, en scannant un code barre avec son téléphone portable. Il pouvait ensuite le déposer où il le souhaitait, sans l'attacher. Beaucoup plus léger et maniable que son rival en fin de règne Vélib, les vélos Gobee ont été victimes de ces améliorations… ou de leur fragilité:

«Sur les mois de Décembre et Janvier, la destruction en masse de notre flotte s'est amplifiée en devenant le nouveau passe-temps d'individus, le plus souvent mineurs, encouragés par des contenus largement diffusés et partagés sur les réseaux sociaux», annonce l'entreprise hongkongaise dans son communiqué.

Elle ajoute qu'au total, plus d'un millier de vélos «ont été volés ou privatisés», près de 3 400 vélos ont été «endommagés», avec «environ 280 dépôts de plainte enregistrés auprès de la Police et près de 6 500 réparations effectuées par nos agents sur le terrain et nos partenaires de réparation».

Le diesel tue, mais qui est responsable?
Fondée en avril 2017 à Hong Kong par le Français Raphaël Cohen, le projet Gobee est soutenu notamment par une levée de fonds de 9 millions de dollars, réalisée quelques mois plus tard, auprès de Grishin Robotics, un fonds dirigé par le cofondateur de Mail.Ru Dmitry Grishin, et avec la participation d'Alibaba. Quel a été l'investissement de chacun? «Les parties ne le rapportent pas», note le quotidien Vedomosti. Grishin Robotics a déjà investi dans un service similaire; la location de vélos «Spin» à Seattle et San Francisco aux Etats-Unis.

La France n'a pas l'apanage de l'incivilité, dans un contexte où le marché du vélo en libre-service est de plus en plus concurrentiel. A Zurich, en Suisse, ou encore à Singapour, l'entreprise singapourienne oBike en a également fait les frais. D'autres entreprises, comme Ofo et Mobike, en profitent pour gagner du terrain à Paris… mais pour combien de temps encore?

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