Si dans sa lettre ouverte à sa fille publiée le 20 février, il l'avait mise en garde de ne pas lui interdire l'accès au congrès ce qui pourrait provoquer «une bagarre de rue» entre «d'excellents militants» du parti, aujourd'hui il a déclaré qu'il ne se rendrait pas à ce congrès qui, selon lui, marque la mort du Front national.
«Je ne veux pas être complice de l'assassinat du Front national qui va s'y dérouler, […] je demande à tous mes amis qui souhaitaient venir à Lille pour me soutenir, de ne pas le faire. Je n'irai pas à Lille, parce que je ne veux pas être complice de l'opération de force qui a été annoncée par le secrétaire général M.Briois […]. On ne perturbe que ce qui existe et malheureusement c'est en voie de cessation d'existence», a-t-il déclaré.
Rappelons que suite à la décision de la cour d'appel, Steeve Briois, secrétaire général du FN, avait assuré que l'accès au congrès serait refusé à Jean-Marie Le Pen. Ce dernier a alors qualifié cette interdiction de «violation de la loi», car la justice avait confirmé son statut du président d'honneur du parti.
Intervenant le 12 février lors de l'émission Le grand rendez-vous sur Europe 1, Marine Le Pen a affirmé qu'elle proposerait un nouveau nom pour son parti en mars, souhaitant transformer de cette façon le Front national en un parti d'opposition politique qui saurait rassembler une majorité pour la prochaine élection présidentielle française.
Tout en soulignant que rebaptiser le FN serait «inacceptable et suspect», son père a qualifié cette idée de «trahison de l'histoire».
L'ancien président du parti a été exclu en août 2015 après sa déclaration sur les chambres à gaz comme «détail» de la Seconde Guerre mondiale ou pour avoir défendu le maréchal Pétain. Ces propos ont provoqué un tollé et ont été jugés inacceptables par le FN. Jean-Marie Le Pen a fondé le FN en 1972. Il a été candidat aux élections présidentielles en 1974, 1988, 1995, 2002 et 2007.