Sans grid girls sur le bitume: les mannequins s’élèvent contre le féminisme en Formule 1

Alors que les féministes saluent la décision d’en finir avec les grid girls en F1, les pom-pom girls nord-coréennes conquièrent les cœurs aux JO. Donc, s’il est difficile d’imaginer le sport sans la beauté des femmes, dont l’énergie égaye les sportifs et les supporteurs, alors pourquoi en est-il fini des grid girls? Sputnik s’interroge.
Sputnik

Les cheerleaders russes, avec les représentantes de sept autres pays, ont aussi participé à la cérémonie de clôture des JO. L'armée des beautés nord-coréenne a fait sensation aux JO 2018 en Corée du Sud. Le Toile était envahie par les performances hypnotiques des pom-pom girls nord-coréennes. Pourtant, malgré cet effet produit par la force de la beauté féminine, la Formule 1 dit adieu aux grid-girls, les laissant en désarroi. Dans une interview accordée à Sputnik, des mannequins ont exprimé leur indignation et leur dépit à ce propos.

«J'étais très surprise. C'est une histoire classique de combinaison de voitures de sport "cool", de courses, d'événements sportifs et de belles femmes. Cela n'a jamais été perçu comme quelque chose d'impudique, d'obscène. C'est un style: l'un ne peut exister sans l'autre. Alors, quand ils ont pris la décision d'en finir en 2018 avec les grid girls, nous étions choquées. Cela semble être infligé par l'humeur féministe du moment, car cela humilierait soi-disant les femmes. Je suis totalement en désaccord avec cela, parce que les femmes aiment ce travail», a déclaré à Sputnik Anastasia Merenkova, mannequin, grid-girl, directrice RP de l'agence de mannequins Asole.

Anastasia Merenkova, mannequin, grid-girl, directrice RP de l'agence de mannequins Asole

Selon Anastasia, les filles, mais aussi plusieurs fans de course se prononcent contre cette décision, affirmant que dans ce cas «ils ne regarderont plus la F1».

«Si les féministes se battent pour les droits des femmes, alors pourquoi les femmes n'ont-elles pas le droit de choisir elles-mêmes si elles veulent travailler comme grid-girls ou non? C'est notre droit de choisir! C'est notre liberté! Nous faisons ce que nous voulons faire. N'est-ce pas le sens même du féminisme? La femme doit choisir elle-même comment travailler et que faire», conclut Anastasia Merenkova.

grid girls, mannequins de l'agence Asole

Le mannequin Violetta Igochina est également stupéfiée par cette décision. Dans un entretien accordé à Sputnik, elle a confié qu'elle ne s'attendait pas à un tel tournant:

«Je pense que c'est très stupide. Je ne peux pas comprendre la raison».

Violetta Igochina

La jeune femme est également étonnée par l'intention des propriétaires de la F1 et de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) de remplacer les grid girls sur les grilles de départ par des enfants.

«C'est une charge physique. Les mannequins sont habituées à rester sur la piste pendant une heure. Mais comprenez qu'il y a beaucoup de bruit, les voitures passent. L'odeur est terrible. La première fois que je suis venue sur la piste, j'avais peur, parce que je ne savais pas comment cela se passerait. Le bruit m'assourdissait. Mais pour moi, c'est normal. Et pour un enfant? Il se tiendra debout quand un monoplace passera derrière lui dans un terrible rugissement. Quel parent permettra à son enfant de sortir sur la piste?», s'interroge Violetta Igochina.

Violetta Igochina

Le groupe américain Liberty Media, qui détient les droits commerciaux de la catégorie depuis janvier 2017, tente de réinventer la F1 pour faire plus de place au divertissement et attirer un nouveau public plus jeune. Il avait annoncé fin janvier son intention d'en terminer en 2018 avec les "grid girls", ces jeunes femmes, choisies pour leur plastique, qui indiquent notamment l'emplacement des monoplaces sur les grilles de départ.

Pour Liberty Media, cette tradition «ne correspond pas aux valeurs défendues par notre marque et est clairement en contradiction avec les normes sociétales actuelles», avait expliqué le directeur commercial de la F1, Sean Bratches.

Violetta Igochina et Vladimir Poutine
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