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L’officialisation mardi par le Tribunal arbitral du sport (TAS) du contrôle positif du curleur russe Alexander Krushelnitsky, médaillé de bronze au tournoi de curling double mixte aux JO 2018, suscite des questions parmi les sportifs et des médias en Russie et dans d'autres pays.
«C’est stupide, et Alexander n’est pas stupide […]. Je sais que tous nos sportifs ont passé de nombreux contrôles et tous les contrôles ont été négatifs, sinon personne ne leur permettrait d’y aller [aux JO, ndlr]. Je sais qu’aucun membre de notre délégation n’a de substances» interdites, a déclaré lundi Sergueï Belanov, l’entraîneur du médaillé de bronze dans la compétition par équipe mixte, devant les journalistes.
«Aucun avantage. Et je ne crois pas qu’un jeune homme choisisse de prendre un risque ou d’utiliser une substance dopante connue depuis deux ans», a ajouté M.Belanov cité par le quotidien français Libération.
Selon Libération, le contrôle positif du curleur russe «soulève plus de questions que de colère», puisque les mots «curling» et «dopage» semblent incompatibles. Pourquoi se charger dans un sport de précision, a priori pas forcément très exigeant physiquement? La question est bien sur toutes les lèvres, chez les curleurs eux-mêmes, d’après le journal.
«Je suis sûre que la plupart des gens vont penser "mais quel intérêt ont-ils à se doper? Qu’est-ce que ça apporte?", comme je le pense moi. Je ne suis même pas sûre de ce que vous pourriez utiliser comme dopant pour le curling. La force et tout ça? Ce n’est pas vraiment un allié», a noté la curleuse danoise Madeleine Dupont, qui participe elle aussi aux Jeux olympiques de Pyeongchang.
Mais aucune trace de meldonium n’a été retrouvée dans les échantillons d’Alexander Krushelnitsky prélevées au Japon quelques semaines avant les Jeux olympiques 2018. Ces informations changent la donne, puisque pour avoir un effet positif sur le corps humain, le meldonium doit être pris de façon régulière pendant plusieurs jours. La prise unique de cette substance n’a donc pas beaucoup de sens, puisqu’elle n’a en rien amélioré les performances de Krushelnitsky.
«Je suis prêt à dire ouvertement que jamais, à aucun moment au cours de ma carrière sportive, je n'ai utilisé de substance interdite ou d'autres moyens malhonnêtes», a déclaré Alexander Krushelnitsky dans un communiqué diffusé sur le site de la Fédération russe de curling.
«Nous défendrons les droits de nos sportifs partout et toujours. Nous sommes certains qu’ils sont "propres"… Alexander respecte strictement la législation antidopage, nous n’avons pas le droit de ne pas lui faire confiance. Par conséquent, il ne peut être question que d’une influence extérieure. Je suis persuadé que c’est une provocation, un acte de sabotage», a-t-il déclaré lundi au journal Sovetski sport.
Le couple russe Anastasia Bryzgalova/Alexander Krushelnitsky a décroché le 13 février la médaille de bronze au tournoi olympique de curling double mixte en gagnant 8-4 face à la Norvège, pour la première fois de l'histoire du curling russe.