Les appétits militaires US «sans bornes», sont-ils justifiés?

Le projet de budget américain pour 2019 prévoit des dépenses militaires encore plus élevées en comparaison avec cette année. Néanmoins, si les États-Unis continuent à distribuer l’argent de la même façon qu’aujourd’hui, il n’y aura plus de fonds pour développer les forces armées de manière qualitative, estiment des experts.
Sputnik

Début février, le projet de budget américain pour l'année 2019 a été soumis au Congrès. Ce document prévoit une augmentation encore plus significative des dépenses militaires qui ont doublé depuis 2003. En 2018, les États-Unis entendent dépenser environ 880 milliards de dollars pour les besoins militaires, une augmentation de 60 milliards en comparaison avec l'année dernière. Pourtant, la distribution de ce budget suscite des inquiétudes de nombreux observateurs.

Les domaines désavantagés

Les États-Unis revendiquent de nouvelles priorités dans leurs documents stratégiques adoptés depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir (les stratégies de sécurité nationale, de défense et de politique nucléaire). Ceci fait que des domaines comme la recherche et le développement de nouveaux types d'armes pourraient manquer de financement dans les années à venir.

D'après les données du CSBA (Center for Strategic and Budgetary Assessments), l'augmentation des effectifs et des coûts d'entretien des forces existantes sont des objectifs qui utilisent la majorité des fonds (86%). Si la tendance actuelle continue, vers 2024, ses deux types de dépenses consommeront le budget militaire entier.

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Alexeï Arbatov, membre de l'Académie des sciences de Russie, a expliqué à Sputnik que la structure des dépenses militaires américaines serait presque la même dans les années à venir, l'entretien des forces conventionnelles étant la priorité des États-Unis.

«Il s'agît principalement de forces conventionnelles. Les Américains avaient toujours des besoins sans bornes. Ce sont des armements très chers», a indiqué M.Arbatov.

Parmi les trois secteurs dans lesquels les États-Unis investiront le plus, l'expert russe a placé la flotte, les forces aériennes et terrestres, tandis que les nouvelles priorités mises en avance dans les documents stratégiques, telles que la cybersécurité et l'espace, ne sont pas si onéreux.

«Les priorités n'impliquent pas nécessairement de grandes dépenses. Désormais, ils accordent une priorité aux cybersystèmes [… ] tant offensifs que défensifs. Cela ne constitue pas de dépenses pharaoniques. La même chose pour l'espace. C'est plus coûteux que la cyberguerre, beaucoup plus coûteux, mais moins cher que les forces conventionnelles», a précisé Alexeï Arbatov.

Un budget déséquilibré

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Evgueny Buzhinskiy, vice-président du Conseil russe des affaires étrangères, qui a participé à une conférence consacrée à l'analyse des nouveaux documents stratégiques américains, a expliqué que les États-Unis affectent plus de fonds à l'entretien des forces existences qu'au développement de nouvelles armes.

«Si nous évaluons le budget, le nôtre est plus équilibré. 50% pour le développement et 50% pour l'entretien. Le développement inclut l'achat de nouvelle technique, la recherche, le réarmement […] Les Américains ont une proportion de 20/80», a ajouté M.Buzhinskiy.

L'accroissement du budget militaire suscite de vives discussions aux États-Unis. De nombreux membres du Congrès américain estiment que l'augmentation de ces dépenses n'est pas justifiée.

«La dernière chose que nous devons faire, c'est approuver une autre augmentation des dépenses militaires sans déterminer comment le département de la Défense dépense nos impôts», a écrit le 8 février Ro Khannan élu démocrate, sur sa page Twitter.

Aujourd'hui, Washington dépense à des fins militaires plus que la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l'Inde, l'Arabie saoudite et le Japon réunis.

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