«Je sais tout simplement que tout ira bien»
Affreuse coïncidence – Ilya Stavski, un des passagers de ce vol fatal, a disparu le jour de son 33e anniversaire. D’après ses anciens collègues, c’était une personnalité peu ordinaire. Né au Kazakhstan, il s’est ensuite installé en Russie où il a travaillé à la Compagnie minière et métallurgique de l'Oural, travail qu’il quittera ensuite pour se consacrer à l’exotérique. Dans un entretien accordé aux médias en 2016, il disait:
«Je n’aime pas la vie fixée, affirmant qu’il faut avoir une maison, se marier à un âge précis, avoir des enfants, ne pas s’occuper de babioles et travailler dans un entreprise normale. J’ai un but: être dans le bien et dans la lumière et j’y parviens. J’aide les gens, j’en tire mes revenus, mais je ne pense jamais à ce qui se passera après. Pourquoi? Je sais tout simplement que tout ira bien».
«Voler c’est beaucoup plus intéressant que de rester assis dans un bureau»
L’hôtesse de l’air Anastasia Slavinskaïa était l’une des membres d’équipage de l’appareil. Elle adorait voler, se souviennent ses amis.
«Lorsqu’elle venait de commencer je lui ai demandé si elle n’avait pas peur. Mais Nastia [diminutif d’Anastasia, ndlr] m’a dit que voler était beaucoup plus intéressant que de rester assis dans un bureau cinq jours d’affilée», confie une de ses amies, citée par la presse.
Engagée dans ce métier depuis six ans, Anastasia venait de retourner en mission après un congé maternité. Son dernier poste qu’elle a laissé fin janvier sur les réseaux sociaux parait aujourd’hui prophétique. C’était la reproduction d’un dialogue avec Dieu qui demandait: «Tu avais tant de temps, pourquoi tu n’es toujours pas prêt?».
«Ici, il faut charbonner»
En choisissant son futur métier, le deuxième pilote Sergueï Gambarian s’est inspiré de l’exemple de son père, commandant de bord. Comme le confie à la presse son ancien collègue, Sergueï a d’abord travaillé comme steward pour la compagnie Aeroflot, avant de décider de poursuivre sa formation pour devenir pilote. Après avoir fait ses études à Saint-Pétersbourg, il a d’abord travaillé pour une autre compagnie aérienne basée à Irkoutsk, en Sibérie, avant d’opter pour celle de Saratov – ceci lui permettait d’être plus proche de sa maison et de voir plus souvent ses proches: parents, épouse et fils qui habitent Moscou.
«On s’est parlé pour la dernière fois peu avant le Nouvel An. Il n’aimait pas beaucoup aborder les sujets professionnels. La seule chose qu’il disait est qu’il ne fallait pas romantiser davantage le métier de pilote. "Ici, il faut charbonner", disait-il», clôt le récit son ami.
Nadia, Génia et Ilya…
Un appareil de la compagnie Saratov, reliant Moscou à la ville d'Orsk (région d'Orenbourg), a disparu des écrans radar quelques minutes après son décollage de l'aéroport de Moscou-Domodedovo. Tout lien avec l'équipage a également été perdu, d'après l'Agence fédérale russe du transport aérien (Rosaviatsia). Ensuite, le ministère russe des Situations d'urgence a confirmé que l'avion s'était écrasé dans la région de Ramenskoïe, près du village de Stepanovskoïe.
Une enquête pour violation des règles de sécurité lors des vols a été ouverte. Pour le moment, l'enquête n'écarte aucune version des causes du drame.