On n'avait enterré plus personne dans ce cimetière juif depuis 1948, mais suite à la récente catastrophe qu'a connue Mossoul, de nouveaux tombeaux y sont apparus. Ce sont ceux des personnes tuées par les raids aériens de la coalition qui «libérait» la ville, a raconté à Sputnik Mahmud Shukr, un Mossouliote de 50 ans.
«Il nous arrivait parfois d'enterrer dans ce cimetière cinq à six personnes par jour. Nous avons choisi ce vieux cimetière parce qu'il est entouré de tous les côtés par des bâtiments qui nous dissimulent. Il était impossible de gagner le cimetière principal, les raids aériens se poursuivant sans discontinuer», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon Mahmud, il était mortellement dangereux de se retrouver dans un espace ouvert, car les forces de la coalition attaquaient les terroristes, dont les snipers tuaient tous ceux qu'ils voyaient.
«Ce cimetière n'est pas grand et ne dépasse pas 1.000 m2. En tout, nous y avons inhumé plus de 150 personnes d'al-Mahad et d'autres quartiers. C'étaient des enfants et des vieillards, des hommes et des femmes. Ma cousine y est également enterrée», a-t-il ajouté.
Les interlocuteurs de Sputnik ont annoncé que des bénévoles avaient déblayé à 75% les rues menant au cimetière juif. Les corps identifiés peuvent désormais être remis aux parents pour un nouvel enterrement dans des stèles familiales. Quoi qu'il en soit, il reste encore des corps non identifiés, et les médecins légistes poursuivent leur travail.
Lorsque Mossoul était contrôlée par Daech, les terroristes ont profané et vandalisé ce cimetière juif, laissant un tableau de ruine et de désolation. Il y a sept mois, la deuxième plus grande ville d'Irak a été délivrée de Daech, mais on a bien l'impression qu'elle est toujours vouée à l'abandon.