Prenant en compte l'argument des menaces des missiles balistiques nord-coréens, les parlementaires américains ont approuvé une hausse d'environ 50% du budget de l'Agence de défense antimissiles, qui passera de 8,2 à 12,3 milliards, afin de financer de nouveaux intercepteurs dont le railgun et le Hyper Velocity Projectile (HVP). Il est aussi prévu l'achat de 90 nouveaux avions de chasse de type F-35.
Or, des experts militaires dénoncent le fait que beaucoup d'argent a été dépensé dans la conception et la fabrication de ces équipements pour des résultats qui laissent à désirer.
Le railgun, un gouffre financier
Le problème qui se pose et qui retarde encore la livraison du railgun est la durée de vie des pièces qui le composent. L'énergie cinétique libérée lors d'un tir détériore progressivement les parties mécaniques de l'arme. En 2009, année où le railgun a été testé la première fois par la Marine américaine, la revue Mecaniques Populaires a fait état de l'insatisfaction de cette dernière. «Quelques tirs peuvent déloger les rails conducteurs de leurs emplacements, voire endommager le canon de l'arme», pouvait-on alors lire dans cette revue.
Il ressort de cette situation que les navires ne recevront pas leurs railguns tant que la Marine n'aura pas été convaincue que ces armes sont prêtes à être utilisées en mer. En d'autres termes, elles doivent être améliorées ce qui nécessite de nouvelles dépenses.
HVP, une munition manquant de précision
Cependant, ce projectile présente un défaut qui le rend partiellement non opérationnel: sa précision. Pour qu'une telle arme soit efficace, il faudrait que «l'espace aérien soit saturé avec un grand nombre de HVP coûtant 85.000 dollars par casse, pour contrer les cibles aériennes…», explique l'expert militaire, Arkady Savitsky. « mais ce prix est-il définitif? Le coût initialement estimé était de 25.000 dollars par casse. Il continue d'augmenter», a-t-il ajouté.
Le HVP qui aurait «une portée opérationnelle de seulement 80 km quand il tiré à partir de l'artillerie d'un calibre de 155 mm de diamètre, et de 130 km à partir de systèmes avancés de canon à bord (AGS)», n'est en rien à vanter, écrit l'expert. En effet, selon lui, un nouveau système d'artillerie russe «offre des capacités de frappes comparables, avec des projectiles beaucoup plus destructeurs, avec une grande précision». Le nouveau canon russe d'une portée de 70 km est déjà en service, affirme-t-il.
Le F-35, pas à la hauteur des chasseurs de 5ème génération
«Le nouvel avion n'a pas la facilité de manœuvre de ses prédécesseurs. Sa capacité de vol à des vitesses subsoniques est inacceptable du fait qu'il est soumis aux forces aérodynamiques qui réorientent subitement son vecteur», indique l'expert.
En plus, le F-35, explique Dan Grazier, est absolument inadapté dans un combat aérien, étant donné que son système opérationnel n'est capable de gérer que deux missiles air-air à la fois? En plus, ce chasseur, qui est conçu pour soutenir les troupes au sol, s'avère incapable de voler à des vitesses réduites. Par ailleurs son logiciel ne réussit pas à coordonner le canon à quatre tubes GAU-22/A dont l'appareil est équipé.
«A ce jour, pas une seule version du F-35 n'est capable de se servir de son canon en situation de combat», affirme l'auteur de l'article.
A cela s'ajoute le coût d'exploitation du F-35. Une heure d'essais en vol coûte 44.000 dollars au contribuable américain. «A ce prix-là, les pilotes ne pourront jamais passer dans la cabine le temps suffisant pour se familiariser avec l'appareil», estime Dan Grazier.
Malgré toutes les sommes allouées à la défense, les USA n'ont pas obtenu les résultats qu'ils escomptaient. Peut-être serait-il temps de réorienter au moins l'argent de la recherche vers d'autres domaines comme la santé et l'éducation.
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