La neige attaque: quel lien entre les royaumes de neige en Russie et en Europe?

En début de semaine, Moscou a été submergée par une couverture neigeuse de plus de 50 cm. Plus tard, plusieurs villes européennes emboîtent le pas. Dans un entretien à Sputnik, le météorologue russe Mikhaïl Lokotschenko évoque les principales tendances climatiques en Russie et en Europe et explique s'il existe des liens entre ces vagues de froid.
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Peu après que les images de la tempête de neige du siècle en Russie ont fait le tour de la Toile, le froid s'est également installé dans plusieurs pays de l'Europe de l'Ouest. Cela a entrainé une circulation perturbée et des congères toujours plus grandes. Est-ce que les mêmes masses d'air, qui ont causé une soi-disant «Neigeapocalypse» dans les villes russes, ont apporté ce temps hivernal en Europe occidentale? Interrogé à ce sujet, Mikhaïl Lokotschenko, météorologue et maître de recherche à l'Université d'État de Moscou, appelle à ne pas tirer des conclusions trop hâtives.

«On peut comparer seulement dans un contexte d'une distance de quelques centaines de kilomètres. Les phénomènes météorologiques sont alors similaires. Si l'on parle de Moscou et de l'Europe de l'Ouest lointaine, le lien serait plutôt difficile à apercevoir», précise-t-il à Sputnik.

Oui, les cyclones peuvent être assez forts pour agir sur des distances de milliers de kilomètres et pour s'emparer d'une grande part du continent européen, confirme-t-il. Mais tout de même «ça ne veut pas dire que s'il neige chez nous, alors il neige aussi en Europe et vice versa».

Concernant la capitale russe enneigée, elle semble avoir vécu une expérience peu ordinaire pour la saison hivernale:

«Il y a eu un cyclone avec des masses d'air avec un taux d'humidité très élevé, qui s'est manifesté. Ainsi, Moscou est restée pour une assez longue période à proximité du cœur de ce cyclone, dans une zone d'airs intenses, très riches en précipitations. Cela survient très rarement. Pour l'hiver, c'est un épisode absolument exceptionnel.»

Des chutes de neige de force énorme et en quantités anormales, «du point de vue des précipitations, la situation [à Moscou] est proche du record absolu», estime M.Lokotschenko. «Seulement deux hivers ont connu une quantité similaire de précipitations en 24h, en l'espace d'un demi-siècle: le 14 février 1966 et le 14 décembre 1981.»

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Pour le météorologue, le récent week-end à Moscou mérite la médaille de bronze des jours les plus enneigés des derniers 50 ans. En outre, si l'on prend en compte qu'il a neigé pendant trois jours de suite et la quantité de neige de 48,1 cm, «c'est un niveau à peu près record».

A l'heure actuelle, le pic d'enneigement dans la capitale reste stable à 54 centimètres. Mais le mois de février ne fait que commencer et il reste encore du temps pour établir de nouveaux records.

Cependant, «en moyenne, le climat s'étudie sur une période de 30 ans et toute période de moins de 30 ans, c'est de la météo. Il est encore tôt pour tirer des conclusions quant aux changements climatiques», a résumé M.Lokotschenko, ajoutant que la tendance générale en Russie va vers un réchauffement des mois d'hiver et du printemps.

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