«Pour créer ce type de vidéo, on a recours à certaines méthodes techniques et psychologiques qui visent initialement un public prêt à accueillir favorablement cette thématique», explique-t-il.
Une autre technologie est la «motion capture» qui devient de plus en plus populaire. Elle permet d'enregistrer les positions et les mouvements d'objets ou d'êtres vivants et en obtenir une contrepartie virtuelle sur ordinateur. Elle donne un meilleur résultat mais reste toutefois assez cher et complexe pour être utilisée chez soi.
Comme l'indique M.Pankratov, la plupart des amateurs réalisant des vidéos sur des phénomènes paranormaux dans le but d'attirer l'attention sur leur chaîne YouTube se servent de technologies assez simples.
«Ils utilisent des technologies combinées avec, notamment, la déformation de la vidéo. Par exemple, pour que la scène soit moins visible et laisse place à l'imagination du spectateur. Ensuite, Ils utilisent souvent des techniques de mise en scène de "théâtre", par exemple, lorsqu'il simule le mouvement d'objets à l'aide d'une ficelle ou par une manipulation hors-champ», a-t-il relaté.
Pour se rendre compte par soi-même en toute connaissance de cause et avec un brin d'humour, nous vous proposons ici de comparer et analyser deux vidéos éveillant la curiosité des internautes.
Sur la première vidéo, l'action se déroule dans l'école irlandaise Deerpark CBS dont les caméras de surveillance auraient filmé un «fantôme» en train de s'amuser à claquer des portes et à renverser des casiers pendant la nuit.
«C'est un exemple parfait de la mise en scène théâtral où les mouvements des objets sont expliqués par leur manipulation par quelqu'un qui se trouve hors-champ. Il tire des ficelles faisant bouger les objets, jette des livres sans qu'on ne le remarque ou encore balance une armoire à travers la fenêtre», tranche M. Pankratov pour qui cette mise en scène n'a rien de «mystérieux».
Par ailleurs, après avoir provoqué le buzz sur internet, l'école a avoué, elle-même que cette vidéo était réalisée à des fins de divertissement à l'approche d'Halloween.
Une autre vidéo nous présente «un fantôme» qui se déplace à une vitesse spectaculaire ne laissant aucune chance aux spectateurs d'observer ses traits.
Alors que si l'on en croit certains médias, les origines de ce phénomène ne sont pas encore identifiées, pour M. Pankratov la réponse serait bien simple.
«Cette ombre "mystérieuse" que l'on voit sur cette vidéo de mauvaise qualité n'est rien d'autre que le résultat de la diffusion de l'image ce qui est possible avec des logiciels de traitement de l'image et vidéo les plus simplistes. […] Dès que l'on effectue une opération de l'éclaircissement de l'image, on peut voir des zones de diffusion manuelle», tranche-t-il. Son verdict souligne que ces petites astuces ne servent qu'à impressionner le spectateur qui ne chercherait pas à aller plus loin dans ses recherches.
«Le succès de la perception de ces vidéos par un public ciblé réside dans les méthodes psychologiques utilisées. Par exemple, cela peut être le son qui fait monter la tension ou bien la création de scènes à la structure artificielle (lorsque des évènements qu'on considère comme irréels se produisent), la compassion pour des gens présents dans la scène ou bien encore "l'esprit grégaire"», a-t-il conclu.
Un petit fantôme, ça vous tente?