Moscou juge que la doctrine en question revêt un caractère de confrontation et est orientée contre la Russie, les déclarations de Washington assurant que Moscou renonçait à la poursuite de la réduction des armes nucléaires étant une «entourloupe».
La diplomatie a rappelé que la Russie avait souligné à plusieurs reprises «son engagement à respecter ses obligations au titre de l'article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires» ainsi que «son ouverture à la discussion de toutes les questions concernant le renforcement de la sécurité internationale».
Et de souligner que d'autres États devaient se joindre aux efforts de désarmement.
«Il est […] clair que les efforts déployés dans le domaine du désarmement requièrent la participation de tous les États à capacité nucléaire militaire, principalement le Royaume-Uni et la France, en tant qu'alliés militaires et nucléaires des États-Unis. Ce dernier point est d'autant plus pertinent étant donné l'intention déclarée dans la doctrine nucléaire actualisée [des États-Unis, ndlr] de contenir la Russie en utilisant le potentiel combiné des forces nucléaires de tous les membres de l'Otan», indique le ministère dans un commentaire rendu public sur son site officiel.
«Les passages de la doctrine concernant l'intérêt de Washington à avoir des "relations stables" avec nous et à travailler dans une ambiance constructive dans l'intérêt de réduire les risques semblent être hypocrites. Pour notre part, nous sommes prêts pour un tel travail. Nous exhortons les États-Unis à s'engager sérieusement dans une recherche conjointe avec nous pour trouver des solutions aux problèmes qui s'accumulent dans le domaine du maintien de la stabilité stratégique», est-il indiqué.
Le Pentagone a publié vendredi sa nouvelle «Revue de la posture nucléaire» dans laquelle il se dit préoccupé par le développement des forces nucléaires russes. Parmi les autres menaces potentielles, sont cités la Corée du Nord, l'Iran et la Chine.
Le département américain de la Défense indique par ailleurs que les efforts des États-Unis seront concentrés sur le développement des armes nucléaires de faible puissance. La nouvelle doctrine prévoit l'augmentation des dépenses militaires pour la modernisation de l'arsenal et le développement des éléments de la «triade nucléaire» américaine (missiles balistiques, sous-marins stratégiques et bombardiers).
Les États-Unis ont réitéré leur attachement à l'idée d'une réduction de leurs forces nucléaires tout en qualifiant l'accord de l'Onu sur l'abolition de ces armes comme n'étant pas conforme à l'ordre du jour actuel.