Les principes de la nouvelle doctrine nucléaire américaine abaissent le seuil de l'emploi des armes atomiques, selon les menaces politiques et militaires auxquelles Washington doit faire face, indique l'expert militaire Igor Korotchenko.
«Washington s'en remet aux armes nucléaires qui resteront dans ses arsenaux au moins jusqu'à la fin du XIXe siècle», a-t-il déclaré.
En même temps, l'expert a noté que la nouvelle doctrine correspondait de manière générale aux traditions politiques américaines.
«En ce qui concerne le possible emploi de l'arme nucléaire, Washington a toujours refusé de se lier les mains et il continuera à menace ses adversaires géopolitiques de son utilisation. Le seuil de son emploi, y compris contre les pays non-nucléaires, relevait toujours de la décision du Président américain. Le recours aux menaces et au chantage restent le mainstream de la politique américaine», a souligné l'expert.
M.Korotchenko a également rappelé qu'à part les armes nucléaires il existait d'autres composantes de la puissance militaire américaine.
«La doctrine militaire est importante, mais il ne faut pas oublier que la puissance militaire des États-Unis comprend deux autres composantes fondamentales: la défense antimissile stratégique et des armes qu'on peut employer pour effectuer une frappe non-nucléaire globale. Ces trois composantes doivent être analysées ensemble», a conclu l'expert.
Le Pentagone a publié vendredi sa nouvelle «Revue de la posture nucléaire» américaine dans laquelle il accorde une grande attention au développement des forces nucléaires russes. Parmi les autres menaces potentielles, sont cités la Corée du Nord, l'Iran et la Chine.
Le document prévoit que les États-Unis pourraient utiliser des armes nucléaires dans des circonstances d'urgence pour protéger leurs intérêts vitaux, ainsi que des alliés et des partenaires. La doctrine précise que des «circonstances d'urgence» impliquent entre autres «des attaques stratégiques non nucléaires à grande échelle».