La victoire de l'Armée rouge à la bataille de Stalingrad et la levée du blocus de Leningrad sont intimement liées, a estimé le directeur scientifique de l'Union russe de l'histoire militaire Mikhaïl Miagkov.
«Tous les événements liés à nos actions de combat, à nos offensives en hiver 1942-1943 sont bien sûr interdépendants. Il est clair que les événements principaux se déroulaient au sud, dans la région de Stalingrad.Une offensive dénommée Ouranus était menée là-bas, visant à modifier radicalement le rapport des forces sur le front soviéto-allemand et à réaliser un tournant décisif», a indiqué l'historien russe.
Selon lui, une fois que les troupes allemandes ont été encerclées à Stalingrad, les principales réserves nazies ont été dépêchées pour empêcher avant tout la progression de l'armée soviétique sur les fronts du centre et du sud. Grâce à cela, la situation autour de Leningrad s'est améliorée, rendant possible la levée du blocus.
«Les Allemands se sont trouvés dans une nouvelle situation, lorsqu'ils essuyaient des défaites sur les autres fronts. Lorsque de fait la guerre connaissait déjà un tournant décisif, ils étaient simplement incapables de trouver des réserves supplémentaires pour mettre un obstacle à notre offensive dans la région de Leningrad visant à briser le blocus», a expliqué l'expert.
Il a également souligné que selon certaines données, le blocus de Leningrad a fait de 800.000 à 1.200.000 morts.
Interrogé sur les pertes subies par les deux parties dans la bataille de Stalingrad, l'historien a noté que, selon plusieurs estimations, la bataille avait impliqué des millions de soldats.
«Leur (celle des troupes nazies) résistance était très acharnée. Pour percer leur défense, il fallait faire des efforts inimaginables, subir de grosses pertes. Les Allemands et leurs alliés ont perdu, au cours de cette bataille, plus de 1,5 million de soldats. Les pertes de l'Union soviétique ont été également très importantes, faisant plus d'1,1 million de morts», a conclu le directeur scientifique de l'Union russe de l'histoire militaire.