Alors que chaque pays a sa propre liste des personnes les plus recherchées, le magazine américain Forbes met en place depuis 2008 une liste non-officielle des dix criminels mondiaux les plus recherchés. Elle est largement corroborée par la plupart des experts internationaux.
Ayman al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaïda et le principal rival de Daech (en liberté)
Longtemps numéro deux, Ayman al-Zawahiri a été propulsé à la tête d'Al-Qaïda en 2011. Mais son règne a été marqué par un net déclin de l'organisation, tandis que le groupe Daech a suivi une trajectoire inverse, conquérant de vastes territoires en Irak et en Syrie et multipliant les attentats dans le monde.
L'une des dernières apparitions en public de Zawahiri remonte à juillet 2015. Des experts estiment qu'il vit reclus dans la zone frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan. L'étendue de son influence sur Al-Qaïda est difficile à évaluer.
Dawood Ibrahim, parrain du crime organisé à Bombay (en liberté)
Son organisation, la D-Company, opère non seulement en Inde, mais également au Pakistan et aux Émirats arabes unis, selon le département américain du Trésor qui a inscrit Dawood Ibrahim sur sa liste des terroristes recherchés dans le monde entier.
Dawood Ibrahim est soupçonné d'être le commanditaire des attentats qui avaient fait plus de 250 morts en 1993 dans la capitale économique indienne.
Semion Mogilevich, parrain du crime organisé ukrainien (en liberté)
Semion Mogilevich est soupçonné par les Etats-Unis d'être l'instigateur de l'énorme opération de blanchiment d'argent qui éclabousse en ce moment la Bank of New York. Il est suspecté de s'être rendu coupable de trafic d'armes, trafic de matières fissiles, de proxénétisme, de trafic de stupéfiants, de trafic de pierres précieuses et de blanchiment d'argent.
Son organisation, selon le FBI, serait implantée en Europe centrale, en Russie, en Autriche, et étendrait ses activités aux États-Unis, à l'Ukraine, à la Grande-Bretagne, la France, la Slovaquie et Israël.
Nasser Al-Wahishi, chef d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (présumé mort)
La fusion en janvier 2009 des branches yéménite et saoudienne d'Al-Qaïda donne naissance à AQPA, actif surtout au Yémen. AQPA revendique des attaques à l'étranger, contre l'hebdomadaire Charlie-Hebdo à Paris (12 morts, le 7 janvier 2015) ou l'attentat manqué contre un avion de ligne américain à Detroit à Noël 2009.
Les États-Unis considèrent AQPA comme la branche la plus dangereuse de la nébuleuse Al-Qaïda et ont lancé en 2015 plusieurs attaques de drones contre ses membres au Yémen, tuant en juin son chef Nasser al-Wahishi, qui était aussi le numéro 2 d'Al-Qaïda au niveau mondial.
Matteo Messina Denaro, le numéro un de la Cosa Nostra (en liberté)
Matteo Messina Denaro, 55 ans, est recherché depuis 1993. Il est désormais considéré comme le successeur des grands bosses historiques de la Cosa Nostra (la mafia sicilienne), Toto Riina et Bernardo Provenzano, décédés récemment en prison.
Ancienne gâchette de la Cosa Nostra, il a déjà été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtres. Il est connu à la fois comme étant un tueur brutal et arrogant mais aussi un play-boy séducteur, passionné de voitures de luxe. La seule photo connue de lui remonte au début des années 1990. Depuis les années 2000, la police italienne multiplie les arrestations et les saisies dans son entourage, dans une stratégie d'isolement qui ne porte pour l'instant pas ses fruits.
Alimzhan Tokhtakhunov, alias le «Petit Taïwanais» (en liberté)
Ce parrain d'origine ouzbèk, Alimzhan Tokhtakhunov, fut soupçonné d'avoir truqué les compétitions de patinage en achetant des juges aux Jeux olympiques de Salt Lake City.
À 55 ans, il a fait de la prison en Italie dans les années quatre-vingt pour trafic de drogue, mais a été libéré sous caution. L'affaire du patinage olympique est restée sans suite.
Félicien Kabuga, figure de proue du génocide rwandais (en liberté)
Né en 1935, l'homme d'affaires Félicien Kabuga, ancien petit marchand ambulant devenu l'un des hommes les plus riches du Rwanda, est présenté comme le «financier du génocide». Il présidait la Radiotélévision libre des mille-collines (RTLM), qui diffusa les appels aux meurtres des Tutsi, et le Fonds de défense nationale (FDN) qui collectait «des fonds» destinés à financer la logistique et les armes des miliciens hutus Interahamwe, selon l'acte d'accusation.
Il est également accusé d'avoir «ordonné aux employés de sa société (…) d'importer un nombre impressionnant de machettes au Rwanda en 1993», avant de les distribuer en avril 1994 aux Interahamwe. Réfugié en Suisse en juillet 1994 avant d'être expulsé, Félicien Kabuga a ensuite temporairement rejoint Kinshasa. Il a été signalé en juillet 1997 à Nairobi, où il a échappé à une opération destinée à l'arrêter, puis à une autre en 2003, selon l'ONG spécialisée TRIAL.
Joseph Kony, chef de la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) (en liberté)
La LRA s'est forgée une effroyable réputation à force d'enlèvements d'enfants et de mutilations de civils à grande échelle. Selon l'Onu, elle a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants en Ouganda, au Soudan du Sud, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) et en Centrafrique.
Depuis 2005, Kony, chef suprême de la LRA, est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Dokka Oumarov, leader islamiste tchétchène (présumé mort)
Les services spéciaux russes ont annoncé mercredi avoir retrouvé les restes du leader de la rébellion armée islamiste dans le Caucase, le Tchétchène Dokou Oumarov, responsable de plusieurs attentats meurtriers et dont la mort avait été annoncée en 2014.
Dokou Oumarov et son organisation, «l'Émirat du Caucase», ont revendiqué plusieurs attaques meurtrières en Russie, dont un attentat suicide à l'aéroport de Moscou-Domodedovo qui a fait 37 morts en 2010 et deux autres attentats dans le métro de Moscou la même année, qui ont fait 40 morts.
Joaquín «El Chapo» Guzmán, baron de la drogue mexicain (en prison)
Extradé aux États-Unis en janvier, «El Chapo», 60 ans, est accusé d'avoir dirigé le puissant cartel de Sinaloa, l'un des plus puissants que le continent ait jamais connu.
En raison de ses précédentes évasions, il est détenu dans des conditions d'isolement particulièrement sévères, avec des visites limitées. Ces avocats n'ont cessé de dénoncer ces conditions d'incarcération.
Son procès devant le tribunal fédéral de Manhattan doit commencer le 16 avril.