À ce jour, le gouvernement de Zoran Zaev bénéficie du soutien de ses concitoyens et des États-Unis, a déclaré à Sputnik l'historien serbe Cedomir Antic.
«Zaev essaie à présent de gagner des points politiques. D'une part, il réalise la "Plateforme de Tirana" et s'applique à attribuer à l'albanais le statut de seconde langue d'État. De l'autre, il tente de s'entendre avec les Grecs», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence, ajoutant que cela n'était pas du tout facile.
Et d'expliquer que les Grecs étaient contre toute mention du nom «Macédoine» dans l'appellation de l'ex-république yougoslave.
«Je pense toutefois qu'un compromis sera finalement trouvé sous la pression des grandes puissances, Athènes possédant une très faible immunité à des pressions de l'extérieur», a admis M.Antic.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le politologue macédonien Aleksandar Dastevski a quant à lui remis en doute un compromis possible entre Skopje et Athènes, mais n'a pas exclu un dénouement du long contentieux gréco-macédonien sous des pressions de l'extérieur.
«L'objectif final n'y est cependant pas une assistance à ces deux pays dans le règlement de leur dispute, mais de faire entrer la Macédoine dans l'Otan», a-t-il souligné.
Et voilà que Skopje envoie un signal fort.
«Notre gouvernement va changer les noms de l'aéroport et de l'autoroute, qui s'appellera "autoroute de l'Amitié", afin de montrer en pratique que nous sommes fortement engagés à trouver une solution» à la querelle, a notamment déclaré à Davos Zoran Zaev.
En effet, la Grèce protestait depuis des années contre ce nom, y voyant une usurpation de son patrimoine historique et l'indice de visées irrédentistes macédoniennes sur la province grecque de Macédoine, centre du royaume macédonien d'Alexandre le Grand, qui régnait au IVe siècle avant Jésus-Christ.
Les observateurs constatent qu'il s'agit là d'un geste fort, attendu du côté grec et controversé du côté macédonien et qu'il ne relève évidemment pas de l'onomastique, mais de la diplomatie internationale.
La Grèce a par exemple obtenu que le petit État voisin, surgeon de l'ex-Yougoslavie, ne soit admis aux Nations unies en 1993 que sous le nom provisoire d'Ancienne république yougoslave de Macédoine (ARYM), et bloque dans l'attente d'un règlement le rapprochement de son voisin avec l'Union européenne et l'Otan.