Une «révolution de couleur»… au Kosovo?

L’ambassadeur américain au Kosovo Greg Delawie a mis en garde Pristina contre toute tentative de remettre en question le tribunal spécial sur les crimes de guerre prêtés aux responsables de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK) en 1998-1999. Un politologue serbe l’a commenté dans un entretien accordé à Sputnik.
Sputnik

Cette déclaration de M.Delawie est bel et bien «scandaleuse». L'ambassadeur des États-Unis sait très bien qu'il parle à des criminels, et si ceux-ci font ce que veulent les Américains, ces individus échapperont à la punition qu'ils méritent, a déclaré à Sputnik le politologue serbe Aleksandar Pavic.

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Selon les médias, lors d'une rencontre avec le Président kosovar Hashim Thaçi, le Premier ministre du Kosovo Ramush Haradinaj et le président du parlement kosovar Kadri Veseli, l'ambassadeur américain a même prévenu qu'en cas de tentative pour dissoudre le tribunal spécial, il y aurait des «conséquences» et que le sommet kosovar pourrait connaître le même sort du «régime Milosevic».

«Cela sonne aussi comme une  menace de réitérer le sort de Hussein ou de Kadhafi. Mais le tribunal sur les crimes de l'UCK ne sera qu'un instrument politique entre les mains de la diplomatie américaine, comme c'était le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Il n'a rien à voir avec la justice», a souligné M.Pavic.

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Un autre interlocuteur de Sputnik, le célèbre avocat belgradois Toma Fila a relevé que les États-Unis menaçaient en fait au Kosovo de faire ce qu'ils avaient fait auparavant en Serbie sans l'avouer toutefois.

«Le gouvernement de Slobodan Milosevic a été renversé grâce à un immense soutien depuis l'étranger.[…] Tout a été fait pour que le peuple descende dans la rue. Et voilà que les mêmes menaces sont à présent adressées aux Kosovars, celles de financer d'autres partis alternatifs et, si besoin, d'organiser des troubles», a précisé M.Fila.

Selon lui, les Américains sont les maîtres du Kosovo.

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En s'unissant après des années de querelles, les anciens chefs de l'UCK ont conservé de justesse le pouvoir après les législatives de juin. Mais leur majorité est fragile et une chute du gouvernement de Ramush Haradinaj, n'est pas à exclure.

Le Président Hashim Thaçi, le président du parlement Kadri Veseli, ou encore Daut Haradinaj, frère du Premier ministre, sont régulièrement cités comme susceptibles d'être inquiétés par ledit tribunal spécial.

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