Ces impolitesses délicates ou quand les politiques abusent des insultes personnelles

«Chiot malade», «fils de p***», «vieux sénile», «imbécile»… La diplomatie mondiale risque-t-elle de sombrer au niveau des insultes de cour de récréation? Toujours est-il que les hommes de pouvoir ne parviennent pas constamment à garder leur sang-froid.
Sputnik

Tous les gens s'attaquent, s'injurent et s'insultent de temps en temps. Les politiciens ne font pas exception. Ils sont aussi des personnes qui oublient parfois la langue de bois diplomatique. Eux aussi, ils se querellent et prononcent des insultes.

Retrouvez les phrases les plus mémorables de ceux qui ont oublié de mâcher leurs mots:

Donald Trump

Ce «chiot malade» Kim Jong-un

Le chef de la Maison Blanche est engagé dans une surenchère de menaces belliqueuses et d'insultes personnelles avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Depuis son accession au pouvoir, Donald Trump a affublé Kim Jong-un du sobriquet «d'homme-fusée». Mais il ne faut pas oublier que cette expression a un double-sens — c'est aussi, en anglais, le surnom donné aux toxicomanes.

En septembre dernier, en prononçant son discours devant l'assemblée générale de l'Onu, M.Trump avait qualifié le chef suprême de la République populaire démocratique de Corée de «fou», affirmant que ce dernier allait être mis à l'épreuve «comme jamais».

Dans la foulée d'un énième essai balistique de Pyongyang, Donald Trump a qualifié Kim Jong-un de «chiot malade».

Début novembre, sur le réseau social Twitter, Donald Trump a évoqué directement le dirigeant nord-coréen:

«Pourquoi Kim Jong-un m'insulterait-il en me traitant de "vieux" alors que je ne le traiterai JAMAIS de "petit gros"? Eh bien, j'essaie tellement d'être son ami, peut-être qu'un jour ça arrivera!».

«Hillary la pourrie»

Un jour, Donald Trump a justifié ses déclarations favorables à Vladimir Poutine en insultant «Hillary la pourrie», qui n'avait pas réussi à améliorer les relations avec la Russie, et en visant Barack Obama, «qui n'avait aucun atome crochu avec Poutine».

Les autorités nord-coréennes

Trump le «vieux sénile»

Après que Donald Trump a déclaré que son bouton nucléaire était plus gros que celui de Kim Jong-un, Pyongyang a évoqué chez le Président américain des troubles mentaux qui mettaient en danger la sécurité mondiale.

«Partout dans le monde des gens sont inquiets par le fait que l'état psychique de Donald Trump, qui a accès au bouton nucléaire, s'aggrave de jour en jour. En fait, si un vieux sénile comme Trump reste à sa place, il est difficile d'imaginer la catastrophe que cela pourrait provoquer».

«Un vieux sénile» Trump menace l'humanité, selon Pyongyang
En commentant le discours du Président américain à l'Assemblée générale des Nations unies, Kim Jong-un avait qualifié les menaces proférées à l'égard de la Corée du Nord d'«absurdité inouïe» et avait promis de «dompter par le feu le vieil américain fou», avant de comparer Trump à un «gangster communiquant avec tous les pays avec des menaces et par le chantage», et conclu en disant que le discours de Trump ressemblait à un «aboiement de chien».

«Un singe dans une forêt tropicale»

En 2014, la commission d'État nord-coréenne pour la sécurité s'était également prononcée sur le Président américain Barack Obama:

Il «est toujours imprudent en paroles et en actes comme un singe dans une forêt tropicale».

Rodrigo Duterte

Le Président philippin est un homme qui n'a pas sa langue dans sa poche. Insulter est pour lui un jeu d'enfant.

Kim Jong-un, «maniaque de fils de p***»

Le Président philippin Rodrigo Duterte a évoqué sans pudeur les actions de la Corée du Nord, notamment de son leader Kim Jong-un:

«Il joue avec des jouets dangereux, ce dingue, ne vous fiez pas à son visage, ce visage rondouillard qui a l'air sympathique», a-t-il déclaré, «Ce maniaque de fils de p***, s'il fait une erreur, alors l'Extrême-Orient deviendra une terre aride. Il faut l'empêcher, cette guerre nucléaire».

Duterte a conseillé à Obama… d'aller «au diable»

Il y a deux ans, le chef d'État philippin avait déclaré que Barack Obama pouvait «aller au diable» si les États-Unis ne voulaient pas vendre des armes aux Philippines.

En outre, Rodrigo Duterte s'est payé un petit scandale en qualifiant Barack Obama de «fils de p***», avant de prétendre plus tard n'avoir pas voulu insulter le Président américain.

Cet «imbécile» Ban Ki-moon

Il n'a pas tardé à traiter d'«imbécile» le chef de l'Onu Ban Ki-moon:

«Je me suis dit, il n'est qu'un imbécile de plus (le secrétaire général de l'Onu, ndlr). Je vais poursuivre ma campagne contre les criminels. Je n'ai aucune pitié pour eux», a raconté le Président philippin, suite à la déclaration des Nations unies sur les violations des droits de l'Homme aux Philippines.

Duterte qualifie les représentants de l'UE de «fils de p***»

En mars 2017, le Président philippin Rodrigo Duterte a critiqué l'Union européenne après que des législateurs européens ont publié une résolution appelant à retenir et repenser ses mesures antidrogues.

«L'UE, ils nous ont communiqué, et ils veulent une solution sanitaire pour les drogues, ces fils de ****», avait déclaré M.Duterte, ajoutant qu'il n'avait pas besoin de l'UE et des programmes de désintoxication «idiots».

Le Président philippin qualifie les législateurs de l’UE de «fils de ****»
En septembre 2016, M.Duterte avait déjà adressé un généreux doigt d'honneur à l'Union européenne, après avoir lu la résolution du parlement européen condamnant ses méthodes de lutte contre le trafic de drogue.

«J'ai lu cette condamnation de l'UE et je vous dis: allez-vous faire foutre», a déclaré M.Duterte au cours d'une rencontre avec des hommes d'affaires philippins.

«Pourquoi venez-vous nous faire ch***?»

Le Président des Philippines Rodrigo Duterte ne s'est pas retenu dans les injures pour répondre au Parlement européen qui avait émis une résolution condamnant les projets de M.Duterte d'introduire la peine de mort pour les crimes liés à la drogue.

«Pourquoi essayez-vous d'imposer votre culture et votre vision de comment il faudrait gérer cette planète? Pourquoi ne vous occupez-vous pas de vos propres affaires? Pourquoi venez-vous nous faire c****?», a déclaré le Président.

«Toi, idiot, ne me dit pas ce que je dois faire…»

Pour Duterte, le Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme est un «idiot»
Le président Rodrigo Duterte a qualifié d'«idiot» le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad al-Hussein, car celui-ci avait proposé d'ouvrir une enquête après les allégations du dirigeant philippin sur les meurtres qu'il aurait commis dans le passé.

«Ce gars (Zeid Ra'ad al-Hussein, ndlr) est soit moqueur, soit fou… Toi, idiot, ne me dit pas ce que je dois faire… Qui te l'a permis?», avait lancé Rodrigo Duterte lors d'une émission télévisée.

Boris Johnson

Boris Johnson, à l'époque où il était maire de Londres, avait critiqué la candidate à la présidence américaine et ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton:

«Elle a des cheveux teints en blond, des lèvres boudeuses et un regard bleu acier comme une infirmière sadique d'un hôpital psychiatrique».

Silvio Berlusconi

Silvio Berlusconi, à l'époque où il était Premier ministre italien, a dit une fois que le Président américain Barack Obama était un homme «jeune, beau et même bronzé».

«Je vous passe les salutations de cet homme bronzé… Barack Obama», avait déclaré le chef du gouvernement italien au retour du sommet du G20 à Pittsburgh en 2009. Et de dévoiler les secrets de la famille du Président: «Imaginez, ils vont à la plage ensemble, sa femme est aussi bronzée».

​Silvio Berlusconi s'était également prononcé en 2011 à propos de la chancelière allemande Angela Merkel et de son caractère difficile: «un gros cul imbaisable».

José Mujika

En avril 2016, le Président uruguayen José Mujika s'en est pris à la Présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner:

«Cette vieille est pire que le borgne», a-t-il lancé en référence à Mme Kirchner et à son mari, l'ancien Président Nestor Kirchner, mort en 2010 et qui souffrait de strabisme.

Le chef d'État a lancé cette phrase lors d'une conférence de presse en oubliant que le micro était toujours ouvert.

Georges Clemenceau

Mais la vulgarité n'est pas le privilège de la modernité, et on peut remonter à l'homme d'État français Georges Clemenceau pour retrouver également un langage trivial à propos du Premier ministre britannique, David Lloyd George:

«Oh, si seulement je pouvais pisser comme il parle!»

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