Si les inscriptions sur les sarcophages décrivaient ces hommes comme «les enfants d'un gouverneur» et indiquaient que leur mère s'appelait Khnum-Aa, l'examen de leur corps fait en 1908 avait relevé de nombreuses particularités physiques qui ont amené des archéologues à conclure que Khnum-Nakht était probablement un frère adopté. Outre cela, des scientifiques avait établi qu'il était plus jeune que son «frère» de 20 ans.
Konstantina Drosou de l'institut de biotechnologie de Manchester et ses collèges ont enfin résolu ce casse-tête après avoir reconstitué le génome mitochondrial des momies qui provient normalement uniquement de la mère.
Pour obtenir ce génome, les scientifiques ont coupé des petits morceaux des dents des momies qui n'avaient pas été affectés par des bactéries et par des traces d'ADN d'archéologues. Après cela, les scientifiques ont extrait les mêmes échantillons de chromosome Y qui est uniquement transmis du père à son fils.
L'analyse a montré que Khnum-Nakht et Nakht-Ankh étaient vraiment frères par la mère. Selon l'étude, ils appartenaient au même haplogroupe M1a1 et avaient à peu près le même ensemble de petites mutations dans le génome mitochondrial.
Les scientifiques suggèrent que ces personnes avaient des pères différents ce qui s'explique des discordances sérieuses dans la structure des fragments individuels du chromosome Y, dont la structure n'a pas été entièrement reconstituée.
Les résultats de l'analyse de l'ADN ainsi que les inscriptions sur les sarcophages des momies révèlent un aspect intéressant: au cours de la XIIe dynastie, le statut social de la mère n'a pas joué un rôle moins important que celui du père. Cela confirmerait l'hypothèse selon laquelle dans l'Egypte ancienne, le statut social et l'appartenance à une famille particulière l'emportait sur le sexe.