Et si la campagne médiatique anti-Trump était une stratégie pro-Trump bien huilée?

La presse US ne lésine pas sur les termes décrivant les capacités du Président Trump, y compris mentales. Des analyses de spécialistes de toute sorte et des livres y sont consacrés. Des campagnes médiatiques qui servent plus à discréditer qu’autre chose. Mais, l'habile illusionniste Trump pourrait-il en profiter pour faire adopter ses projets ?
Sputnik

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Juste après son accession au pouvoir, et pendant une année, les médias mainstream américains ont mené une compagne agressive contre Trump l'accusant d'avoir collaboré avec le Kremlin pour gagner l'élection présidentielle. Ces jours-ci, une autre cabale est menée contre lui: elle est axée sur son «état mental» et vise à lui imposer de subir des examens médicaux. Cependant, en relisant les promesses que l'actuel Président américain a faites durant sa campagne électorale et en considérant les décisions qu'il a déjà prises, dans le droit fil de ce qu'il avait promis, on se rend compte que celui que la presse dépeint comme désaxé, incompétent et imprévisible est loin de correspondre à cette image. Se pose alors la question légitime de savoir si ces campagnes médiatiques sont réellement fondées sur des faits tangibles ou si ces journaux font exprès de diffamer le Président dans des buts inavoués? Ce qui est dit contre lui dérange-t-il vraiment Trump ou, au contraire, le sert-il? Et si la deuxième hypothèse est la bonne, participe-t-il lui-même à entretenir le mouvement de dénigrement dont il est l'objet? Commençons d'abord par examiner de plus près ce qui se passe.

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Les attaques contre le Président américain qui mettent en cause son «état mental» sont devenues plus fréquentes depuis la publication du livre «Fire and Fury: Inside the Trump White House», écrit Michael Wolff. L'auteur décrit un homme souffrant d'une «mauvaise santé mentale», en se fondant sur les témoignages de membres du personnel de la Maison-Blanche et même de membres de la famille Trump.

L'auteur affirme avoir interviewé environ 200 personnes travaillant à la Maison-Blanche sur une période de 18 mois. L'une de ses principales sources était Steve Bannon, ancien stratège en chef de Trump, qui a déclaré avoir été «mal cité» par Wolff. Mais ce dernier affirme que toutes les personnes qu'il a interrogées lui ont fait part de leurs préoccupations concernant la santé mentale du président Trump, décrit par eux comme «paranoïaque, instable, impétueux, répétitif, infantile et à moitié illettré».

La Maison-Blanche et de hauts responsables de l'administration Trump ont depuis lors publié des interviews pour dénoncer le livre de Wolff, le qualifiant de «poubelle de fiction». Trump lui-même a qualifié l'ouvrage de «faux livre» et a affirmé n'avoir jamais été interviewé par l'auteur. Il est

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même allé plus loin en déclarant: «Tout au long de ma vie, mes deux plus grands atouts ont été la stabilité mentale et le fait d'être vraiment intelligent (…) un génie très stable…». Une réponse peu convaincante, surtout quand on se souvient de son tweet du 3 janvier, c'est-à-dire après la série d'essais nucléaires et balistiques nord-coréens, dans lequel il avait déclaré que son bouton nucléaire «était plus gros et plus puissant» que celui de Kim Jong Un, qui avait annoncé dans son discours du Nouvel An que son pays avait la capacité nucléaire de frapper la partie continentale des Etats-Unis.

​En réaction à ces propos, Bandy Lee, professeur de psychiatrie à l'Université de Yale, a même signalé à des membres du Congrès des «signes d'instabilité» dans le comportement et le discours de Trump qui «exposent notre pays et notre monde à un danger extrême».

Mais le plus troublant est qu'après la publication du livre de Wolff, Steve Mnuchin, Gary Cohn, HR McMaster et Rex Tillerson, tous les quatre membres de l'administration américaine, et Steve Bannon ont déploré que le Président était «mentalement inapte» et se sont permis des commentaires désobligeants comme «idiot», « idiot comme de la merde», ou « crétin». Ont suivi les déclarations de Mike Pompeo, directeur de la CIA, de Nikki Haley, ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU et une nouvelle fois de Rex Tillerson qui vont dans le même sens.

Alors allons-nous assister à une destitution de Trump en application du 25ème amendement de la constitution américaine, pour incapacité physique et mentale? Et que faut-il penser de cette cacophonie au sein de son administration?

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La vérité serait peut-être à chercher dans le fait qu'en tenant ses promesses de campagne actées dans la stratégie de sécurité nationale américaine, Donald Trump tire profit de cette image médiatique en avançant doucement mais sûrement. Il reconnaît Jérusalem comme capitale d'Israël, faisant voler en éclat le statut quo en vigueur aux USA depuis des décennies. Il remet en cause les traités commerciaux signés par ses prédécesseurs, fait pression sur la Chine avec la menace du feu nucléaire qu'il brandit contre la Corée du Nord, l'amenant à accepter de renégocier leurs accords bilatéraux qu'il juge contraires aux intérêts des États-Unis. Quant à la Russie, de nouveaux textes de sanctions sont prévus, en février, au Congrès. Il autorise au passage l'envoi d'armement sophistiqué à l'Ukraine, sans oublier le Venezuela auquel il déclaré une guerre politique et économique.

Cette ligne de politique étrangère adoptée par le Président américain ressemble à bien des égards à celle promue par G.W.Bush sous le contrôle des néo-conservateurs alliés au lobby israélien aux États-Unis.

Connus pour leur animosité à l'égard de l'Iran, que vont conseiller les néo-conservateurs actuels et leurs alliés comme politique contre ce pays?

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Les principaux conseillers du Président américain pour cette région sont son gendre Jared Kushner, Jason Greenblatt, ancien chef des services juridiques de la Trump Organization et maintenant adjoint du Président et représentant spécial pour la négociation internationale, et David Friedman, ancien membre du cabinet d'avocats Trump Kasowitz, Benson, Torres & Friedman, actuellement ambassadeur américain en Israël, et Mike Pampéo,

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patron de la CIA. Tous appartiennent à l'alliance citée plus haut. Sur leurs conseils, Trump a remis en cause l'accord sur le nucléaire iranien, soutient les manifestations dans ce pays en espérant qu'elles aboutiront à un changement de régime qu'il accuse d'être le principal sponsor du terrorisme dans le monde, en fournissant notamment aux rebelles houthis les missiles qui se sont abattus près la capitale saoudienne, Riyad.

Rappelons qu'en 2003, le Président irakien avait été renversé par la même cabale néo-conservatrice qui avait usé de la même rhétorique que celle utilisée contre l'Iran aujourd'hui. Washington prépare-t-elle une nouvelle guerre dans la région contre l'Iran? L'avenir nous le dira.
Un an après son investiture, les projets de Trump deviennent plus limpides et sa stratégie ne semble pas être dénuée de sens mais présente des lignes très concrètes.

En tout cas le Président américain utilise habilement l'image que lui prête la presse américaine et n'hésite pas à faire avancer la logique de ses conseillers. Espérons seulement qu'il n'ira pas aussi loin que son prédécesseur républicain.

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