Deux semaines de manifestations et de révoltes ininterrompues ont eu lieu récemment dans plusieurs villes moyennes de la République islamique. Alors que l'Iran s'affirme de plus en plus en politique étrangère comme le leader régional au détriment de l'Arabie Saoudite, le gouvernement d'Hassan Rohani suscite de nombreux mécontentements auprès des classes populaires.
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Thierry Coville économiste et spécialiste de l'Iran à l'IRIS, distingue deux causes différentes de ces manifestations. Premier facteur, l'économique et le social: «une partie des gens qui ont manifesté, ce sont les plus pauvres. Et puis il y a également, il y a également des gens qui n'ont jamais voté et qui sont touchés de plein fouet par une situation sociale difficile avec un taux de chômage élevé, qui est en réalité autour de 16-17 % […] et qui touche beaucoup les jeunes diplômés». Seconde cause, la corruption endémique: «la population veut des institutions publiques efficaces et surtout qui ne travaillent pas que pour des petits groupes proches du pouvoir».
Thierry Coville réfute ainsi les accusations de Téhéran vis-à-vis des États-Unis, d'Israël et de l'Arabie saoudite: «non, on est habitué en Iran. En 2009, c'était pareil, c'est toujours l'étranger […] Les causes sont internes. D'ailleurs, on a des sons de cloche différents. Le président Rohani a dit "il est possible que quelques manifestants soient liés à l'étranger, mais la majorité des manifestants viennent et sont allés manifester à cause de problèmes sociaux et éventuellement politiques."