La «sorcellerie», cette composante du foot en Afrique (vidéo)

L’international belge d’origine congolaise Romelu Lukaku envisage d'intenter une action en justice contre le propriétaire d’Everton, Farhad Moshiri, au sujet de l'affirmation selon laquelle l'attaquant a décidé de quitter le club à cause d'un message vaudou. Pourtant, la magie noire n’est point une chose étrangère au football africain.
Sputnik

Selon le site championat.com, Farhad Moshiri a raconté mardi que Romelu Lukaku avait refusé de prolonger à Everton parce qu'il «avait un vaudou et qu'il avait reçu le message indiquant qu'il devait aller à Chelsea».

À quoi un représentant de Lukaku a déclaré à la BBC Sport que la décision de Romelu n'avait rien à voir avec le vaudou, qu'il était très catholique et qu'il n'avait simplement pas confiance en Everton, selon le Guardian.

L'affaire de Lukaku qui évolue, en fin de compte, à Manchester United, fournit une occasion de rappeler que la magie noire occupe une place non négligeable dans le football africain.

Les pratiques magico-sataniques dans le football ont été dénoncées par le footballeur camerounais devenu homme d'affaires, Benjamin Diboué.

«Pendant le match, lorsque j'avais le ballon, les joueurs de l'équipe adverse qui venaient me faire barrage, voyaient le serpent. En lieu et place du ballon. Ça dépend des totems, lorsque ton totem est le tigre, les joueurs adverses voient le tigre devant eux. C'est cela le football. Tu ne peux rien sans cela. […] J'ai toujours une chaîne autour du cou. C'était mon totem. Certains footballeurs louent les cadavres à la morgue pour faire des pratiques à la veille des matches. D'autres trempent leurs maillots dans les urines traitées par des sorciers pour jouer au football», a-t-il raconté à l'époque sur africatopsports.com.

Une scène incroyable a eu lieu lors de la finale de la Coupe d'Afrique des nations des moins de 20 ans où l'attaquant sénégalais Ibrahima Ndiaye a lancé «un sort» dans les buts adverses. C'était un cadavre d'une chauve-souris. L'événement s'est produit à la 58e minute du match, soit à la 13e minute de la deuxième période ce qui permet de conclure que pendant 13 minutes le joueur portait le cadavre dans une guêtre. Hélas, cela n'a pas apporté la victoire aux Sénégalais.

L'Afrique est un lieu mystique sur le plan de la sorcellerie. Voilà comment des marabouts préparent le terrain en le saupoudrant de poudre magique. Mais de nombreux Africains prennent de pareilles choses très au sérieux. Alors des bagarres éclatent.

Durant la finale de la Coupe d'Afrique des nations de 2015 entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, le milieu de terrain ghanéen André Ayew a été filmé en train de faire des incantations en versant de la poudre «magique» sur le terrain. En vain, les dieux du football avaient choisi la Côte d'Ivoire. Le footballeur ghanéen s'est évidemment trompé de sorcier ou de fétichiste.

Sur une autre vidéo, un joueur rwandais met ou retire un objet magique sous un poteau du but adverse. Ce type de sorcellerie s'appelle juju et, en l'occurrence, cela a conduit à de tristes résultats.

Des rituels magiques ne sont pas pratiqués uniquement en Afrique. Au Kazakhstan, un match de la Ligue des champions entre le Chakhtior d'Astana (capitale de la république) et le Celtic Glasgow a été précédé d'un sacrifice rituel: un mouton a été égorgé sur le terrain laissant une flaque de sang. Par la suite, l'UEFA a enjoint d'éviter de tels incidents, mais le rituel continue d'être utilisé avant des matchs de football.

Discuter