«Après la révolution qui a provoqué la destitution du Président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et qui a eu lieu il y a sept ans, les gens souhaitent voir des résultats, ils veulent que le niveau de vie s'améliore.»
Selon l'expert, les manifestants sont descendus dans les rues parce que les partis actuels s'affrontent pour s'emparer du pouvoir sans résoudre les problèmes du pays et de ses habitants. Et cela en tenant compte que ce sont ces derniers qui les ont amenés au pouvoir.
Comme l'a signalé un autre interlocuteur de Sputnik, Farid al Alibi, enseignant la philosophie politique de l'Université de Tunis, «depuis l'époque de Ben Ali, le gouvernement tunisien considère les mouvements populaires comme un complot et comme un outil de redistribution des biens privés et publics».
«Néanmoins, cette version a échoué, parce qu'aujourd'hui les gens demandent presque les mêmes choses qu'il y a sept ans: l'emploi, la liberté et le respect.»
La Tunisie est entrée dans une phase de turbulences sociales. Dans plusieurs villes du pays et dans certains quartiers de Tunis, des heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre, mardi 9 janvier, pour la deuxième journée consécutive. Un homme a été tué lundi à Tebourba, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, en marge d'un rassemblement contre la vie chère, alors que grandit une grogne générale contre le budget d'austérité adopté fin 2017.
Lors d'une rencontre avec les partis politiques et les syndicats, tenue le 5 janvier, le Président tunisien Beji Caid Essebsi a appelé ses concitoyens à faire preuve de patience et à préserver la stabilité dans le pays, les mesures d'austérité étant nécessaires pour rétablir l'équilibre financier et attirer les investisseurs étrangers.