Les racines païennes des rites de Sviatki
L'un des principaux rites liés aux Sviatki concerne les demandes que des groupes, principalement composés de jeunes, faisaient de maison en maison pour recevoir des gâteaux et des petites friandises, tradition identique à celle d'Halloween dans les pays européens et aux États-Unis.
Ils se déguisaient souvent avec des masques et costumes effrayants d'animaux et du diable. En tête de procession, il y avait une jeune fille qui portait une bourse pour la monnaie collectée.
Les jeunes chantaient des chants traditionnels, les «koliadki» et, après avoir collecté des pièces et des petites friandises, ils se mettaient à célébrer ensemble ces fêtes, à danser, à chanter et surtout à faire des prédictions par divers moyens.
Ces traditions populaires ont été à tel point importantes et fortes pour les gens en Russie, que même l'Église orthodoxe n'a pas réussi à influer sur les rites propres à ce temps «sans Croix» (entre la natalité de Jésus et son baptême) qui prennent également leurs racines dans la période païenne slave.
En outre, on cuisinait des figurines de différents animaux, notamment des petites vaches, taureaux, moutons, ainsi que des oiseaux et de coqs. On décorait les maisons avec et les offrait à ceux qui venaient à la maison. Selon les anciennes croyances, il fallait être généreux avec les visiteurs.
Les pratiques divinatoires qui permettent de lire l'avenir
Dans la nuit de Noël, on prêtait une attention particulière aux étoiles dans le ciel. S'il y en avait beaucoup, les récoltes devaient être abondantes.
À l'époque, les Russes estimaient que dans la nuit de Noël s'ouvraient les portes d'une vie familiale heureuse. C'est pourquoi, ces jours-là, les jeunes filles faisaient des prédictions en ce qui concerne leur futur mari ou mariage. Les pratiques divinatoires étaient diverses et variaient de ville en ville.
Dans certaines régions, les jeunes filles tournaient leurs bagues ou versaient de la cire fondue dans l'eau, tentant ainsi de voir dans une silhouette figée les traits de leur futur mari. D'autres jetaient leurs bottines ou valenkis derrière les clôtures de leurs maisons afin de savoir de quel côté viendrait leur futur mari.
Pratique divinatoire avec un miroir
La pratique divinatoire la plus populaire et en même temps terrifiante est celle avec un miroir et une bougie. Ainsi, selon la tradition, une jeune fille devait s'enfermer dans un bania (bains russes), allumer une bougie et s'assoir devant un grand miroir en tenant dans sa main un autre miroir, plus petit.
Après un certain temps, dans le plus petit, une silhouette de son «promis» devait apparaître. Il ne fallait en aucun cas se retourner, sinon, la jeune fille risquait de se retrouver face à face avec le diable.
Les rites de Sviatki en Russie d'aujourd'hui
Même si les traditions liées aux Sviatki ne jouissent pas de la même popularité que par le passé, certains ont encore recours aux pratiques divinatoires, par croyances en ces traditions ou pour le plaisir et le divertissement.
Sviatki dans la littérature et le cinéma russe
De nombreux écrivains russes, dont Pouchkine, Leskov, Kouprine et Gogol, évoquaient dans leurs œuvres les traditions liées aux Sviatki. «La nuit de Noël» du romancier Nicolas Gogol évoque les événements fantastiques la veille de Noël, déclenchés par l'apparition du diable, qui vole la Lune.
Cette œuvre a été d'ailleurs plusieurs fois mise en scène et réalisée pour le cinéma.