Un Français en grève de la faim en Centrafrique pour "protester contre l'inertie de son propre pays"

© AFP 2024 CAROL VALADELes drapeaux de la Russie et de la République centrafricaine sont levés par des manifestants réunis à Bangui le 5 mars 2022 lors d'un rassemblement de soutien à la Russie.
Les drapeaux de la Russie et de la République centrafricaine sont levés par des manifestants réunis à Bangui le 5 mars 2022 lors d'un rassemblement de soutien à la Russie. - Sputnik Afrique, 1920, 11.09.2022
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Un Français arrêté il y a seize mois en possession d'armes de guerre en Centrafrique où il est accusé d'"espionnage" a entamé dimanche une grève de la faim pour dénoncer sa "détention illégale", ont affirmé sa soeur et son avocate à l'AFP.
Juan Rémy Quignolot, interpellé le 10 mai 2021 à Bangui, est notamment accusé "d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État", "complot" et "espionnage", dans un contexte de tensions persistantes entre Paris et Bangui, et maintenu en détention provisoire au-delà du délai légal d'un an, a assuré son avocate Arlette Sombo Dibelé à l'AFP.

"Protester contre l'inertie de son propre pays"

"Il sera jugé lors de la prochaine session criminelle en octobre", a expliqué à l'AFP Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d'appel de Bangui, sans s'exprimer quant au maintien en détention au-delà d'un an, qui doit être notifié par une ordonnance d'un juge ou d'une chambre chargés de l'instruction le cas échéant, selon Me Sombo Dibelé.
Il a entamé une grève de la faim "jusqu'au bout" pour "protester contre l'inertie de son propre pays, la violation de ses droits et de la loi centrafricaine", a affirmé au téléphone depuis la France sa soeur Caroline Quignolot. "Il cesse de s'alimenter dans un premier temps puis, dans 15 jours, si rien n'a changé, il cessera également de s'hydrater", a-t-elle ajouté.
Ni le gouvernement ni le procureur, sollicités par l'AFP, n'ont répondu dimanche après-midi sur le début effectif d'une grève de la faim de M. Quignolot.
M. Quignolot, ancien militaire français, avait travaillé ponctuellement pour plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, selon des sources humanitaires.
Son avocate dénonce une "détention provisoire" qui s'apparente à une "séquestration", assurant qu'aucune ordonnance motivée de maintien en détention n'a été notifiée.
Des photos de son arrestation avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, le montrant les mains liées dans le dos, un important arsenal à ses pieds. Le gouvernement l'avait alors accusé de détenir chez lui "une énorme quantité d'armes de guerre".
Paris avait alors dénoncé cette médiatisation comme une "instrumentalisation manifeste" visant "la présence et l'action de la France", accusant implicitement la Russie qui, depuis 2018, défie son influence dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. La Centrafrique a pris son indépendance de la France en 1960.
L'Assemblée nationale ayant aboli la peine de mort en mai 2022, M. Quignolot risque les travaux forcés à perpétuité.
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