Pelosi à Taïwan, une visite qui met le feu aux poudres
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Alors que Nancy Pelosi a atterri ce 2 août à Taïwan malgré les alertes de la Chine, Sergueï Sanakoev, le président du Centre d’études pour l’Asie-Pacifique, ne voit pas derrière cette démarche un agenda constructif, mais "une mise à l’épreuve".
La visite de Pelosi à Taïwan, qui est suivie par le monde entier ce mardi 2 août, est une provocation de la partie américaine, estime Sergueï Sanakoev, président du Centre d’études pour l’Asie-Pacifique, membre du Conseil russe des affaires internationales. Selon lui, même si cette visite ne correspond à aucun agenda constructif, ce n’est pas pour rien qu’elle a été entreprise maintenant, à l’approche du 20e congrès du Parti communiste chinois.
"Je ne vois pas d'autre motif que de provoquer des situations assez tendues et conflictuelles avec la Chine", a dit l’expert au micro de Sputnik.
Le politologue qualifie cette démarche d’"une mise à l’épreuve" plutôt que d’une stimulation des tensions.
"Je dirais c’est en tout cas une mise à l’épreuve - c'est sûr. Et la provocation est vraiment commise à la veille du 20e congrès du parti communiste chinois. D'ailleurs, j'ai déjà dit cela au printemps, il y aura des provocations la veille de la part des Américains, et nous voyons une telle décision", a-t-il ajouté.
Sergueï Sanakoev a en outre souligné que "tout le monde en a assez de l'hégémonie américaine, même de proches alliés des États-Unis en Occident".
"Le tiers monde en a assez aussi. Après tout, 87% de la population est issue de pays non occidentaux qui ne font pas partie du G7. Ainsi, ces pays et ces peuples aspirent à un monde multipolaire et où il n'y a pas d'hégémonie, pas de monopole, pas de monopole du dollar américain. Et, par conséquent, c'est vers ce monde multipolaire que nous nous dirigeons", a poursuit le politologue.
Il a rappelé que cette thèse a été déjà avancée lors de la session du Conseil de la sécurité de l’Onu par le Président chinois, ainsi que par son collègue russe, qui ont alors dit à l’unisson que l’Occident "a assumé une charge insoutenable de responsabilité pour l'humanité", en parlant de la division du monde qui se produit d’un point de vue géopolitique.
Et si la Chine est prête à répondre?
Malgré les doutes de certains, Nancy Pelosi a atterri ce mardi 2 août à Taïwan. Interrogé pour savoir si la Chine est prête à répondre de manière dure et définitive, l’interlocuteur de Sputnik a confirmé que cette réponse pouvait être sévère.
"Nous avons déjà vu la Chine, même quand Trump était Président en 2018 et déclarait des guerres commerciales. Rappelez-vous les déclarations plutôt sévères des diplomates chinois, qui ont déjà affirmé avec fermeté que le peuple chinois ne se nourrit pas de ce genre de choses. Bien sûr, les Chinois sont assez durs actuellement dans leurs réactions, surtout à l'approche du Congrès, personne ne va reculer. C'est pourquoi je suis sûr que la réaction sera assez dure", a conclu le président du Centre d’études pour l’Asie-Pacifique.