Des militaires russes à Cuba? Pourquoi Washington est contre
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Washington a promis une réponse "décisive" en cas de déploiement de troupes russes à Cuba. Car l’Amérique latine reste toujours dans la sphère d’influence des US, selon l’universitaire Salim Lamrani.
"Les États-Unis n’ont pas renoncé à imposer leur hégémonie sur le continent latino-américain. L’Amérique latine reste leur arrière-cour et Cuba en est le cas emblématique", explique Salim Lamrani, maître de conférences à l’université de la Réunion.
La volonté farouche de Washington de conserver à tout prix son pré carré s’est traduite par une réaction immédiate aux propositions russes. Le 13 janvier, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, n’avait pas exclu un déploiement de troupes à Cuba et au Venezuela. Ce à quoi Jake Sullivan, le conseiller américain à la Sécurité nationale, a promis une réponse "décisive". C’est-à-dire une menace militaire.
Si Cuba et la Russie décident de signer un accord, ils ont "légalement le droit de le faire", relève Lamrani. C’est d’ailleurs le sens des discussions du 24 janvier entre Vladimir Poutine et le Président cubain Miguel Diaz-Canel. Les deux chefs d’État ont fait part de leur volonté de "renforcer les relations bilatérales" et le "partenariat stratégique".
Mais gare à la réaction du département d’État! Les US "n’acceptent pas les gouvernements" dans leur zone d’influence qui décident d’adopter une "voix indépendante et souveraine". L’embargo américain contre l’île caribéenne célèbre ses soixante années, rappelle-t-il. Et l’Administration Biden ne semble pas encline à revenir sur son renforcement par son prédécesseur.
"Pour Washington, l’Amérique latine doit subordonner ses intérêts à ceux des États-Unis. S’ils coïncident, c’est parfait. S’ils ne coïncident pas, les intérêts américains sont prioritaires."