Une radio publique US étrillée de toute part pour son analyse sur le "privilège blanc" et les émojis
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Consacré à l’aspect racial de l’utilisation d’émojis de différentes couleurs de peau, un article paru sur le site de la National Public Radio a suscité beaucoup de réactions, pour la plupart des critiques. Certains ont trouvé le sujet trop insignifiant pour être traité par trois journalistes aux frais du contribuable.
Les questions de l’égalité raciale et de l’inclusivité occupent ces derniers temps une place importante dans le discours médiatique aux États-Unis. Parfois, cependant, certaines personnes trouvent que les médias accordent trop d’attention à ce sujet et créent des problèmes là où il n’y en a pas.
C’est notamment le cas d’un article paru mercredi 9 février sur le site de la National Public Radio, dont le siège est à Washington. Intitulé " Quelle couleur de peau d’émoji devriez-vous utiliser? La réponse peut être plus complexe que vous ne le pensez", l’article cite des personnes de différentes races qui discutent de l’aspect racial des émojis et, en particulier, s'il est acceptable pour les Blancs d'utiliser des émojis jaunes, jugés "neutres", ou ceux représentant d’autres couleurs de peau.
L’article, signé par trois auteurs, évoque notamment un homme blanc qui utilisait des émojis de couleurs différentes parce qu'il estimait que les Blancs étaient surreprésentés dans son cercle social et voulait ainsi que "les règles du jeu soient équitables".
La chercheuse Zara Rahman, citée par la NPR, estime que par défaut la société d'aujourd’hui associe la couleur blanche à l'absence de race, et les émojis donnaient aux Blancs la possibilité de rendre leur race explicite.
Elle constate, entre autres, "une sorte de manque de conscience de votre privilège blanc à bien des égards", y compris avec les émojis, alors que, selon elle, "de nombreuses personnes de couleur sont confrontées [à la question] de la race tous les jours".
Pas de "mystère"
Quoi qu’il en soit, l’article a suscité de nombreux commentaires critiques sur Twitter de la part de personnalités médiatiques et politiques.
Ainsi, un républicain, Matt Gaetz, s’étonne que l'argent des contribuables américains soit dépensé pour l'analyse des émojis alors que "la Chine fabrique des munitions hypersoniques capables de frapper à l'échelle mondiale en quelques minutes".
China is building hypersonic munitions capable of global strike in minutes.
— Matt Gaetz (@mattgaetz) February 9, 2022
These are your tax dollars at work
👇👇🏻👇🏼👇🏽👇🏾👇🏿 https://t.co/ccccQbvvZH
L’écrivain John Hawkins souligne qu’il y a "quelque chose de fondamentalement mauvais" chez ceux qui, en tant qu'êtres humains, passent tant de temps à réfléchir sur un tel sujet et y écrire un article.
There has to be something fundamentally wrong with you as a human being to even spend enough time thinking about this subject to write an article on it. https://t.co/OMfJQcssKi
— John Hawkins (@johnhawkinsrwn) February 9, 2022
Le procureur Casey Mattox ironise à son tour que d’habitude les gens choisissent l’émoji jaune parce que c’est le premier émoji que l’ordinateur leur propose et qu’il n’y a pas de "mystère" qui mérite d’y consacrer un article à part.
Or, you know, maybe people use the option sitting right in front of them. Right click on a windows laptop. Click "emoji." Type "Thumbs up." The option is the yellow thumb. Not a mystery.
— Casey Mattox (@CaseyMattox_) February 9, 2022
And this is otherwise, dumb. But others will make that point.
Créée par le gouvernement fédéral en 1970, la NPR reçoit une partie relativement faible de son financement de la Corporation for Public Broadcasting (CPB) et des agences fédérales. Le reste de son financement provient des services de distribution, des stations locales privées et des contributeurs individuels.