Pour Darmanin, "pas un seul Français pense que Macron n’a pas été un bon Président"
09:47 07.02.2022 (Mis à jour: 11:49 12.12.2024)
© AFP 2024 DANIEL COLEEmmanuel Macron et Gérald Darmanin, en janvier 2022
© AFP 2024 DANIEL COLE
S'abonner
Emmanuel Macron ayant réussi à faire face à "deux 33 tonnes" durant son quinquennat, Gérald Darmanin estime "qu’il n’y a pas un Français qui pense qu’il n’a pas été un bon Président". Une déclaration qui intervient sur fond de la perte de popularité de Macron et de sa chute dans un baromètre d’intentions de vote.
Invité le 6 février dans l’émission "Questions politiques" co-organisée par France Inter, Franceinfo et Le Monde, Gérald Darmanin y analyse l’éventail des candidats à la présidentielle, jugés par lui comme relevant "du passé" contrairement à M.Macron.
"Je pense qu’il n’y a pas un Français qui pense qu’il n'a pas été un bon Président de la République", a lancé le ministre de l’Intérieur.
Des propos accueillis par les rires des journalistes sur le plateau. Pour l’une, le ministre a même "emballé" en disant cela.
Pourtant, Gérald Darmanin a tenu à justifier le bilan positif du quinquennat:
"Il a eu deux 33 tonnes durant son mandat, celui des Gilets jaunes et celui du Covid-19. Le Président est celui qui a permis de traverser ces crises".
Et d’ajouter que "tout le monde sait que personne n’aurait fait mieux que [lui]", de même que concernant le pouvoir d’achat.
Pourtant, le sondage mensuel de l’Ifop pour le JDD paru le 22 janvier montre qu’en un mois, Emmanuel Macron a perdu quatre points de popularité. Soutenu que par 37% des sondés, il recueille 60% d’avis négatifs, soit cinq points de plus que le mois précédent.
Outre la phrase virulente "emmerder les non-vaccinés", c’est à cause de sa gestion de la crise sanitaire en plus d’un pouvoir d’achat en berne, selon Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop.
« Il n'y a pas un Français qui pense qu'Emmanuel Macron n'a pas été un bon président » : Gérald #Darmanin, Ministre de l'Intérieur.
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) February 6, 2022
Selon un sondage sorti cette semaine, 56% des français estiment que l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 a été une "mauvaise chose" pour le pays. pic.twitter.com/i5o8m8hUtI
Nouvelle pique à Le Pen
Si le Président sortant qui maintient un faux suspense quant à sa candidature a chuté de six points dans un récent sondage Ifop sur les prédictions de victoire, il dépasse largement ses futurs rivaux de manière générale.
Parmi ceux-ci, la présidente du Rassemblement national était considérée par Gérald Darmanin il y a 15 jours comme la personne "la plus dangereuse" pour la France. Il est venu le réaffirmer dans "Questions politiques".
"Ce qui m’inquiète c’est Marine Le Pen". Et de poursuivre que "sur le marché de Tourcoing on parle d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, on ne parle plus de la gauche socialiste, on ne parle pas de Zemmour".
Le dernier sondage Ipsos-Sopra Steria pour Le Parisien/Aujourd’hui en France et Franceinfo dévoile que l’écart se resserre entre Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour pour le second tour de la présidentielle.
Le Président sortant y est crédité de 24% (-1,5%), Marine Le Pen et Éric Zemmour de 14%. La présidente du RN a chuté de trois points et l’ex-polémiste a progressé de deux points par rapport au mois de janvier.
Parallèlement, Valérie Pécresse a +0,5%, atteignant les 16%.
"On n’a rien compris à son augmentation de salaire", a jugé à propos de la présidente d’Île-de-France Gérald Darmanin. "Pour quelqu'un qui veut soutenir le pouvoir d’achat des ouvriers, elle obéit bien au patronat. Elle a vite capitulé face à ces difficultés."
"Candidats du passé"
Toujours d’après le ministre de l’Intérieur, ces trois candidats sont "du passé".
"Il me semble aujourd’hui qu'une grande partie de ce que pense l’électeur de droite, qui veut moins d’impôts, travailler plus, avoir une sécurité de l'emploi et une sécurité dans la rue, sans trouver des boucs émissaires chez les immigrés, chez les musulmans, qui n'est pas antieuropéen, qui ne considère pas qu'il faut faire des Guantanamo, qui ne se pose pas de question sur l’IVG […], cette droite soutient le président de la République".
Et de conclure que "le Président de la République [réussit à] réconcilier une partie de la droite avec une partie de la gauche".