Une pique à Macron? L’ex-Premier ministre ne veut pas "qu’on [l]’emmerde"
18:49 17.01.2022 (Mis à jour: 16:04 12.12.2024)
© AFP 2024 THOMAS COEXÉdouard Philippe
© AFP 2024 THOMAS COEX
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Le veto qu’Emmanuel Macron aurait imposé à la fusion des partis Agir et Horizons, présidé par Édouard Philippe, n’enthousiasme nullement ce dernier. L’ancien Premier ministre confie auprès de L’Opinion qu’il "n’a pas envie qu’on [l]’emmerde" et suspend sa participation à des réunions communes.
Des nuages à l’horizon? Dans un entretien accordé à L’Opinion, Édouard Philippe est revenu sur ses relations avec la "Macronie", alors que le chef de l'État temporise sur sa candidature à la présidentielle. Emmanuel Macron se serait opposé à la fusion du parti Horizons d’Édouard Philippe avec le mouvement Agir, sur lequel ce dernier lorgnait en vue de la présidentielle 2027.
"Je ne veux pas être ministre. Je ne veux pas aller à l’Assemblée. Je ne demande rien. Mais j'ai pas envie qu'on m'emmerde, puisque c'est un terme à la mode", a confié l’ancien Premier ministre auprès du journal.
Bien que l’ancien locataire de Matignon n’ait pas précisé à qui était adressée cette phrase, elle renvoie sans nul doute à celle émise récemment par Emmanuel Macron lui-même il n’y a pas longtemps lorsqu’il parlait des Français refusant la vaccination. Sa volonté d’"emmerder les non-vaccinés" avait alors fait beaucoup réagir.
Philippe ne comprend pas la stratégie de la "Macronie"
La fusion avec Agir présidé par Franck Riester aurait dû apporter des moyens financiers plus conséquents, car il dispose du financement public, contrairement au parti créé il y a quelques mois par le maire du Havre. Ainsi, ce dernier avoue toujours auprès du même média ne pas en avoir compris les causes.
"Je ne comprends pas très bien la stratégie de se départir de son flanc droit face à la candidature de Valérie Pécresse. Je ne suis même pas sûr que cela fasse gagner sur le flanc gauche…", dit-il.
Toutefois, sur ses rencontres en tête-à-tête avec Emmanuel Macron, Édouard Philippe retient plutôt de bonnes impressions.
"Je n’ai jamais cherché à jouer les visiteurs du soir, mais quand on se voit, c’est très chaleureux et amical", souligne le maire du Havre, qui a notamment été invité par le chef de l’État à déjeuner à l’Élysée le 7 janvier.
Or, selon un ministre qui n’a jamais apprécié Philippe, "entre eux, ce n’est même pas compliqué, car le chef de l’État s’en fout".
"Fidèle et loyal"
Invité ce 17 janvier de BFM TV et RMC, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a commenté cette situation ambiguë qui persisterait entre le chef de l’État et le maire du Havre.
"Je ne crois pas qu'il soit opposé [à une fusion]", a-t-il suggéré. "Ce que je fais, c’est le message que moi j'ai entendu du Président, c'est 'écoutez, on a mieux à faire en ce moment que de travailler sur l'organisation des partis et des fusions de partis’."
En outre, l’ancien ministre a souligné l’inépuisable fidélité qu’éprouverait Édouard Philippe pour le Président.
"J’ai encore entendu Édouard Philippe ce week-end, c’est son engagement total, plein, entier, fidèle et loyal en faveur de la candidature d'Emmanuel Macron", a précisé le député des Alpes-Maritimes.
Entretemps, Édouard Philippe n’ira pas ce mardi à la réunion de leur maison commune comprenant les partis soutenant le Président. En outre, ce week-end, il a annoncé le lancement de 130 comités locaux, alors qu’une centaine de plus doivent arriver avant la fin du mois.