Les "femmes qui pensent avoir été violentées" doivent parler, exhorte Élisabeth Moreno

© AFP 2024 LUDOVIC MARINÉlisabeth Moreno
Élisabeth Moreno - Sputnik Afrique, 1920, 27.11.2021
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"C'est bouleversant", a commenté sur BFM TV la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes au sujet des témoignages sur des faits de viol et d'agressions sexuelles commis par Nicolas Hulot. L'avocate de celui-ci, en revanche, clame au "lynchage", appelle à respecter la loi de la prescription tout en demandant des preuves.
Invitée vendredi sur BFM TV, Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a réagi aux témoignages publics de plusieurs femmes accusant de viol et d'agressions sexuelles l'ancien animateur télé et ex-ministre d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot.
En saluant une libération de parole "tout à fait bénéfique" et des témoignages "tout à fait libératoires et salutaires", Mme Moreno a dit vouloir que cette libération des mots continue. "Je lance un appel à ces femmes, si elles estiment avoir été violentées (...) qu'elles parlent."
Elle a toutefois reconnu que "la présomption d'innocence doit être respectée", avant de rappeler qu'une femme sur trois subit des violences de toute sorte dans le monde.

Un "lynchage"

De son côté, Jacqueline Laffont, avocate de l'ancien ministre de la Transition écologique, a condamné ce samedi, sur le même plateau, une "opération de destruction" et un "lynchage médiatique". "A-t-on le droit de détruire un homme alors que la loi interdit de le juger?" Elle l'interdit "parce que tout cela remonte à 30 ans, parce que la vérité d'hier n'est pas la vérité d'aujourd’hui", a-t-elle expliqué. Car Nicolas Hulot "affirme qu'il n'a jamais voulu contraindre une femme".
Mme Laffont a également dénoncé la remarque de Mme Moreno (qui avait dit "La prescription n'est pas la question") comme "parfaitement déplacée". "La prescription c'est la loi", a-t-elle souligné. Et d'évoquer l'absence de preuves de la part des accusatrices de son client, qui préfèrent aller à la télévision mais pas chez le procureur.

L'affaire Hulot

Au total, six femmes ont accusé l’ancien ministre de violences sexuelles, au cours d’une enquête télévisée diffusée par France 2. Il s’agit majoritairement d’attouchements et de baisers forcés. Un témoignage fait également état d’une tentative de fellation sous la contrainte sur une adolescente de 16 ans.
Le 24 novembre, le mis en cause avait déjà, en prévision de la diffusion de l'enquête d'Envoyé spécial, rejeté toute accusation et avait annoncé son retrait définitif de la vie publique.
Le parquet de Paris a annoncé, le 26 novembre, avoir lancé une enquête préliminaire. Les investigations "s’attacheront à déterminer si les faits dénoncés peuvent caractériser une infraction pénale et si, au vu de leur ancienneté, la prescription de l’action publique est acquise".
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