Vladimir Poutine teste le vaccin nasal russe contre le Covid
17:56 24.11.2021 (Mis à jour: 16:15 25.11.2021)
© Sputnik . Alexei Droujinine
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Après avoir reçu une troisième dose de vaccin contre le coronavirus, le Président russe a déclaré dimanche qu’il voulait participer comme bénévole aux essais du vaccin nasal contre le Covid développé par le Centre Gamaleïa. C’est chose faite: Vladimir Poutine a reçu une dose de poudre nasale ce 24 novembre.
Lors d'une réunion avec les membres du gouvernement, Vladimir Poutine a déclaré ce 24 novembre qu'il avait reçu un vaccin contre le Covid-19 par voie nasale.
Le Président avait fait connaître son souhait de devenir volontaire pour les essais le 22 novembre, au cours d'une rencontre avec Denis Logounov, le directeur adjoint du Centre Gamaleïa d'épidémiologie et de microbiologie qui a conçu le Spoutnik V.
"Au lendemain de la conversation avec Denis [Logounov, ndlr], c’est lui-même qui m’a administré […] cette poudre nasale", a expliqué le chef de l'État.
Il a précisé qu'il était resté assis pendant une quinzaine de minutes sans éprouver la moindre sensation négative. Vladimir Poutine a rappelé en outre qu’il avait reçu le 22 novembre un rappel au Spoutnik Light.
"Exactement six mois après la vaccination, le degré de protection a chuté et les spécialistes m’ont recommandé d'effectuer un rappel. Ce que j'ai fait", a souligné le Président.
Il a noté qu’après sa piqûre de rappel et le vaccin nasal, il a fait du sport dès ce mercredi 24 novembre. C’est au printemps dernier que Vladimir Poutine a été vacciné contre le Covid au Spoutnik V à deux composants.
Le Spoutnik V sous forme nasale arrivera sur les marchés internationaux l’année prochaine, a fait savoir ce 24 novembre aux journalistes le directeur du Fonds russe d'investissements directs (RFPI), Kirill Dmitriev.
"La forme intranasale du vaccin [Spoutnik V] sera disponible sur les marchés internationaux dès 2022", a-t-il indiqué aux journalistes.
La vaccination reste toujours le moyen le plus fiable de se protéger contre le coronavirus. Selon le ministre de la Santé, Mikhaïl Mourachko, parmi les malades, le taux des personnes vaccinées ne dépasse pas 4%. À la mi-octobre, le ministère a donné le feu vert aux études cliniques du vaccin SPRAY 08-Gam-COVID-Vac-2021 mis au point par le Centre Gamaleïa. Le directeur de ce dernier, Alexandre Guinzbourg, a déclaré qu’aucun effet secondaire n’avait été identifié dans le vaccin nasal.
"Deux barrières indépendantes"
Pourtant, le vaccin contre le coronavirus sous forme nasale ne permettra pas d’éviter la nécessité d'une piqûre. Il constituera un complément à celle-ci et formera une barrière supplémentaire contre l'infection, avait précédemment déclaré Alexandre Guinzbourg dans une interview publiée le 10 novembre par Rossiiskaya gazeta.
À la question de savoir si le vaccin nasal viendra remplacer celui qui est utilisé aujourd'hui, il a répondu par la négative.
"En aucun cas! Le vaccin nasal crée une immunité locale dans le nasopharynx. Et forme une barrière supplémentaire sur le chemin du virus qui cherche à pénétrer dans notre corps. Nous créons ainsi, grâce au vaccin nasal, une protection sur les muqueuses du nasopharynx. Le vaccin actuel assure pour sa part une protection dans le sang. Ce sont deux barrières indépendantes", a-t-il exposé.
Les essais précliniques de la forme nasale du vaccin Spoutnik V ont commencé début avril 2021. À l'heure actuelle, il s’agit de la deuxième phase des essais cliniques qui sont effectués sur 500 volontaires adultes.
Immunité "à la porte d’entrée"
Alexandre Guinzbourg a déclaré fin octobre à Sputnik que la vaccination au Spoutnik V, associée au rappel par voie nasale, pourrait fournir une protection complète même contre la contamination au coronavirus. Toutefois, les données précises ne seront connues qu'après l'achèvement des essais cliniques, a-t-il fait savoir.
"Nous estimons – mais il faudra encore l’étudier lors des essais cliniques – que ce sera une immunité stérilisante, c'est-à-dire qu'une personne vaccinée disposera non seulement d’une immunité humorale, mais également une immunité mucosale au niveau de la porte d'entrée", a-t-il noté.
Il a ajouté que le vaccin nasal ne devrait être administré qu’une fois tous les six mois, voire plus rarement.