La mairie de Grenoble finance le nouvel abri des Gilets jaunes d’un rond-point pour plus de 10.000€

© Photo Domaine public / Peter Linke / 500 EuroDes billets de 500 euros
Des billets de 500 euros - Sputnik Afrique, 1920, 24.11.2021
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Bien que le mouvement des Gilets jaunes s’essouffle après avoir fêté son troisième anniversaire, la ville de Grenoble a alloué 11.000 euros pour l’aménagement d’un nouvel abri destiné aux Gilets jaunes d’un rond-point. Cette initiative ne fait pas l’unanimité.
La ville de Grenoble a décidé de financer l'installation du rond-point Pierre et Marie Curie pour les Gilets jaunes, rapporte Actu.
L’aménagement d’une pergola avec un toit, un plancher en bois, deux tables, des bancs, et six jardinières prévoit un financement à hauteur de 11.000 euros débuté lundi 22 novembre dans le cadre des Chantiers ouverts au public (COP) que la ville développe depuis novembre 2017.

"Le but de ce dispositif, c’est d’accompagner les habitants et les usagers pour qu’ils construisent eux-mêmes l’espace public qu’ils souhaitent avoir", explique à Actu Franck Quere, responsable du service Espace public et citoyenneté de la ville.

Dans le cadre de ce dispositif, la mairie a reçu la délégation des Gilets jaunes "comme n’importe quel collectif d’habitants aurait pu le faire. Ils sont à Grenoble et nous avons répondu à leur demande".
Franck Quere note auprès du site d’information que l’action des Gilets jaunes "c’est aussi d’aller vers les habitants et de travailler sur des projets de transformation de la vie publique".

"Ouvert à tous", cet espace, qui appartient à la ville, "va servir à d'autres personnes, d'autres collectifs que les Gilets jaunes", renchérit auprès de France Bleu l'adjointe au maire déléguée aux COP Margot Belair qui indique "avoir des idées en commun avec les Gilets jaunes".

Cet investissement a été salué par un leader du mouvement à Grenoble, Christian Ferraris.

"Ça va être une première en France, je crois, une municipalité qui donne un lieu aux Gilets jaunes. Maintenant on pourra être beaucoup plus libre", souligne-t-il auprès d’Actu.

Une initiative qui indigne

Pourtant cette initiative ne fait pas l’unanimité. Ainsi, auprès de France Bleu la députée La République en marche et élue d'opposition de Grenoble Émilie Chalas a jugé "scandaleux d'utiliser ainsi l'argent des contribuables grenoblois", proposant de se rappeler les "faits d'armes de ce qu'il reste du mouvement des Gilets jaunes". "Antivaccin, antidémocrate, souvent insultant, voire violent", souligne-t-elle.

"Plutôt que d'utiliser de l'argent public dans un but politico-électoraliste, je suggère à Éric Piolle [maire de Grenoble, ndlr] d'aider, par exemple, l'entreprise Richardson dont le stock vient de partir en fumée, avec 15 employés au chômage technique ou de mettre en œuvre le dispositif de secours d'urgence nocturne pour les femmes."

Le troisième anniversaire des Gilets jaunes

Le 17 novembre, le mouvement des Gilets jaunes a célébré son troisième anniversaire. Descendu dans les rues en 2018 face à la hausse des prix des carburants, le mouvement guidé par des revendications économiques et politiques liées au pouvoir d'achat et au référendum d'initiative populaire (RIC) a connu une ascension fulgurante, jonchée de violences.
Mais avec le temps, le mouvement a perdu de l'ampleur. Selon Midi libre, les violences urbaines, les promesses politiques et la crise sanitaire y ont progressivement contribué.
Cet essoufflement est également observé à Grenoble où le mouvement espère encore remobiliser. Seule une trentaine de personnes sont venues samedi 20 novembre souffler la troisième bougie des Gilets jaunes sur le rond-point du Rafour, à Crolles, indique le média Place Greꞌnet.

"Aujourd’hui, c’est la célébration de trois ans de lutte ininterrompue contre les injustices sociales, le pouvoir d’achat en berne et les difficultés à vivre. Nous voulons montrer que le peuple existe. On ne lâche rien!", explique au média Jacques Garde, un Gilet jaune.

Pourtant, 82% des Français affirment qu’un mouvement comparable aux Gilets jaunes pourrait émerger à nouveau en France, selon une enquête Ipsos Sopra Steria pour France Inter publiée le 17 septembre.

"Ce mouvement a encore une forte résonance auprès des Français. La principale revendication des Français reste le pouvoir d'achat: fondamentalement, les choses n'ont pas changé", explique à France Inter Mathieu Gallard, directeur de recherche de l'institut Ipsos.

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