La part "asymétrique" de l’investissement dans la modération des contenus en français sur Facebook

© Photo Pexels/Oleg Magni / Photo en gros plan du smartphoneFacebook sur l'écran
Facebook sur l'écran - Sputnik Afrique, 1920, 14.11.2021
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Interrogée sur France Inter, Frances Haugen a expliqué comment étaient répartis les investissements destinés à la modération des contenus. Il s’avère que la part du gâteau des messages en français est très modeste.
Les révélations de la lanceuse d'alerte Frances Haugen ne se limitent pas par l’influence sur les enfants. Au micro de France Inter, elle a parlé le 12 novembre des sommes englouties par la modération. Les fonds sont répartis de façon asymétrique selon la langue employée.
"Si on savait le peu de francophones qu'il y a parmi les équipes de sécurité" de modération chez Facebook, "on serait choqués", a affirmé l’ex-ingénieure.
Des documents internes indiquent que "87% de leurs investissements pour assurer la sécurité du réseau social ont été faits dans le Facebook anglophone".
Ainsi, les autres langues ne jouissent que des 13% restants, pour elles toutes. Pour Frances Haugen, il s’agit d’une "asymétrie flagrante".
"L’une des choses que j'ai apprises avec plusieurs ministres hier est que le gouvernement français a demandé à plusieurs reprises à Facebook combien de modérateurs chargés de modérer les contenus étaient francophones. Or, Facebook a toujours refusé de révéler ce chiffre."
La langue de Molière était au bas de la liste des 15 idiomes sélectionnés "lorsque les premières équipes de désinformation sur le Covid-19 ont été mises en place", poursuit Mme Haugen.
Selon des documents internes consultés par le Washington Post, les algorithmes de Facebook ont en outre dopé la visibilité des publications qui récoltaient beaucoup d’émoticônes "colère", à la différence de celles recueillant beaucoup de "J’aime", et ce pendant des années.

Effets psychologiques

Précédemment, l’ancienne chef de projet chez Facebook a divulgué des documents internes attestant de l’effet néfaste du réseau social et de ses plateformes sur la santé mentale de leurs utilisateurs, notamment des adolescentes.
D’après une étude de Facebook, qui vient de se rebaptiser Meta, l’usage compulsif du réseau social a pour conséquence, pour plus de 360 millions de ses utilisateurs, des répercussions sur le sommeil, le travail, le rôle de parent ou les relations.
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