Au moins 216.000 mineurs victimes d'abus sexuels dans l'Eglise depuis 1950
10:43 05.10.2021 (Mis à jour: 17:47 10.01.2022)
© Photo Pixabay / WenPhotosPrêtre catholique (image d'illustration)
© Photo Pixabay / WenPhotos
S'abonner
La commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) en France a estimé qu'au moins 216.000 mineurs avaient été victimes de tels abus depuis 1950, a annoncé son président Jean-Marc Sauvé, lors d'une conférence de presse mardi.
Le rapport de 2.500 pages préparé depuis deux ans et demi par la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) donne pour la première fois l'ampleur de ce phénomène en France au cours des 70 dernières années.
"C'est un séisme, c'est un ouragan, c'est un tsunami et il faut que ce soit un tsunami parce qu'aujourd'hui, quand on voit les chiffres, c'est tellement accablant que personne ne peut rester dans le déni, au sein de l'Eglise catholique et dans la société toute entière", a déclaré lundi estime Olivier Savignac, président de l'association de victimes "Parler et revivre", à Reuters.
Abusé en 1993, alors qu'il avait 13 ans, par un prêtre qui a été condamné en 2018 à deux ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineurs, l'Aveyronnais se bat depuis des années pour que l'Eglise reconnaisse sa responsabilité dans ce qu'il décrit comme un phénomène "systémique".
"La hiérarchie ne pouvait pas ignorer ces chiffres-là, elle était au courant, et pour moi, il y a d'un côté les agresseurs, mais il y a aussi la responsabilité institutionnelle de l'Eglise par rapport à ce phénomène qu'elle a entretenu et dont elle est complice", accuse-t-il.
Olivier Savignac, qui dit s'être cogné pendant 15 ans à des "murs de silence" en tentant de faire reconnaître son préjudice, souligne qu'il y a eu un "emballement" depuis que l'association "La Parole libérée" a révélé en 2015 l'affaire du prêtre Bernard Preynat. Affaire qui a valu au cardinal de Lyon, Philippe Barbarin, un procès pour non-dénonciation d'abus sexuel à l'issue duquel il a été relaxé en appel l'an dernier.
Olivier Savignac, qui dit s'être cogné pendant 15 ans à des "murs de silence" en tentant de faire reconnaître son préjudice, souligne qu'il y a eu un "emballement" depuis que l'association "La Parole libérée" a révélé en 2015 l'affaire du prêtre Bernard Preynat. Affaire qui a valu au cardinal de Lyon, Philippe Barbarin, un procès pour non-dénonciation d'abus sexuel à l'issue duquel il a été relaxé en appel l'an dernier.