Ces communes privées de leurs médecins réfractaires à l’obligation vaccinale

© AFP 2024 JEFF PACHOUDSoignants dans un hôpital français
Soignants dans un hôpital français - Sputnik Afrique, 1920, 20.09.2021
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Depuis que l’obligation vaccinale est entrée en vigueur pour les soignants, certaines populations sont privées de médecins généralistes dans le Morbihan, dans l’Oise et dans la région Centre-Val de Loire. Les ARS des régions concernées n’ont pas encore décidé de comment combler ce manque de médecins.
Suite au refus de nombreux professionnels de santé de se faire vacciner, certaines communes se retrouvent privées de médecins.
Depuis le 15 septembre, un soignant qui ne présente pas de preuve d’administration d’au moins une dose de vaccin anti-Covid accompagné du résultat négatif d’un test virologique est suspendu. Il a un mois pour accomplir son schéma vaccinal complet pour ne pas être soumis à l’interdiction d’exercer.
Parmi les localités restées sans aucun médecin figure l’île aux Moines avec ses 600 habitants. La seule et unique médecin généraliste de cette commune du Morbihan, réfractaire au vaccin, a été contrainte de fermer son cabinet.
«C’est le cœur gros avec beaucoup d’émotion et de douleur que je suis obligée de fermer. Je ne peux pas me faire vacciner. Je ne suis pas anti-vaccin, je n’interdis à personne de se faire vacciner. Sauf que voilà, moi je ne peux pas. C’est mon corps qui dit non», a déclaré Christine Hochard sur le répondeur de son cabinet.
En assurant ne pas avoir dissuadé les habitants de se faire immuniser, la généraliste a pointé auprès de France 3 que 98% des habitants de l’île étaient vaccinés. Cependant, elle a livré ses préoccupations concernant la vaccination des enfants: «Mon combat, c’est surtout pour protéger les enfants. Les effets de ces produits à long terme, on ne les connaît pas», a-t-elle estimé auprès de la chaîne de télévision.
Le maire de la commune, Philippe Le Bérigot, a regretté cette décision, mais a souligné que la médecin était libre de le faire. L’édile est désormais en quête d’une solution comme le recrutement de médecins vacataires et la téléconsultation en complément, indique France 3.

Autres communes concernées

Quelque 600 habitants de la commune de Charmois-l'Orgueilleux dans les Vosges vivent le même problème. Après 37 ans d'exercice, le docteur Gauthier Bein a fermé son cabinet le 15 septembre. Le maire s’est adressé à l’Agence régionale de santé (ARS) pour demander de faire venir un médecin au moins un jour par semaine, rapporte Europe 1. Pour l’heure, l’institution n’a pas répondu.
Cependant, l’ARS Centre-Val de Loire a déclaré à La Nouvelle République qu’il y aurait une «période de tolérance jusqu’au 15 octobre, le temps d’entrer dans le schéma vaccinal et/ou de l’achever».
Plusieurs médecins généralistes récalcitrants de l’Oise ont également cessé leur activité dès l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale, écrit Le Parisien. Il s’agit de certains cabinets de villes comme Noyon, Crépy-en-Valois et Calvin. Quant au nombre précis des médecins réfractaires, l’Ordre des médecins du département affirme ne pas encore en disposer.
La même situation concerne le Centre-Val de Loire qui est «une des régions françaises qui possèdent le plus de déserts médicaux», poursuit France 3. Diverses populations risquent de se retrouver face à un manque de généralistes. «Ils seraient une vingtaine de médecins, libéraux ou non, non-vaccinés sur le département», a avancé Patrick Petit, président régional de l’Ordre des médecins tout en pointant l’absence de chiffres officiels.
«Si des patients se retrouvent sans médecin, il ne faut pas se tromper, c’est de la responsabilité des praticiens qui ne veulent pas se faire vacciner!», a-t-il martelé auprès de la chaîne de télévision.

Qu’en dit la loi?

Conformément à la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, les personnels des établissements et services sanitaires et médico‑sociaux qui ont présenté une preuve d’administration d’une dose vers le 15 septembre, ont la possibilité de fournir une preuve du schéma vaccinal complet ou d’un certificat de contre-indication à la vaccination. En leur absence, ils ne pourront pas exercer leur métier à partir du 15 octobre.
La suspension d’exercice se traduit pour les médecins conventionnés par une interruption des remboursements par l’Assurance-Maladie des actes pratiqués.
Le ministre de la Santé a déclaré que 3.000 soignants non vaccinés ont été suspendus et «quelques dizaines» ont démissionné. Comme le corps des professionnels de santé compte 2,7 millions de salariés, «la continuité des soins a été assurée», a souligné le 16 septembre Olivier Véran sur RTL.
Selon le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), ce chiffre est de près de 10.000 médecins réfractaires à l’obligation vaccinale, dont 5.000 médecins libéraux.

Sanctions en cas d’exercice de leurs activités

Le médecin qui continue d’exercer son métier est passible d’une amende forfaitaire en principe de 135 euros, pouvant être minorée à 90 euros ou majorée à 375 euros. Si ces violations sont verbalisées à plus de trois reprises dans un délai de 30 jours, le contrevenant risque six mois d’emprisonnement et 3.750 euros d’amende et une peine complémentaire de travail d’intérêt général.
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