Washington va porter cette accusation contre la Chine avec le soutien de l'Otan, de l'Union européenne, du Royaume-Uni, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Japon, a précisé ce responsable avant l'annonce officielle.
Les dirigeants du G7 et de l'Otan s'étaient déjà entendus il y a un mois avec Joe Biden pour déclarer que Pékin représente une menace pour l'ordre mondial.
Les Etats-Unis et leurs alliés "vont formellement attribuer la cyberattaque malveillante ayant exploité une vulnérabilité critique de Microsoft Exchange Server, rendue publique en mars (...) à des cyberacteurs liés au (ministère chinois de la Sécurité d'Etat), avec un niveau de confiance élevé", a dit le responsable américain à Reuters.
L'ambassade de Chine à Washington n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de Reuters.
Les agences fédérales américaines, dont le FBI et l'Agence de sécurité nationale (NSA), comptent exposer une cinquantaine de techniques et procédures que "les acteurs soutenus par l'Etat chinois" utilisent pour cibler les réseaux informatiques aux Etats-Unis et pirater des données, a précisé le responsable.
Ces méthodes sont détaillées dans un rapport de 31 pages que Reuters a pu consulter. Le rapport souligne notamment que les pirates chinois ciblent systématiquement les logiciels présentant des vulnérabilités critiques ou élevées dans les jours qui suivent les communications publiques à ce sujet.
"Nous allons montrer comme le ministère de la Sécurité d'Etat de la République populaire de Chine a recours à des cybercriminels pour mener des cyberattaques partout dans le monde, y compris pour leur profit personnel", a ajouté le responsable.
Les Etats-Unis ont régulièrement mis en cause la Russie et des pirates informatiques russes ces derniers mois pour des attaques au rançongiciel, mais c'est la première fois qu'ils s'apprêtent à imputer à la Chine des attaques de l'ampleur de celle qui avait visé Microsoft, ce qui devrait ouvrir une nouvelle période de tensions entre les deux pays après la guerre commerciale lancée par Donald Trump.