Le variant Epsilon du SRAS-CoV-2, découvert en Californie, a appris à contourner les anticorps, affirment les scientifiques de l'université de Washington et du laboratoire Vir Biotechnology, dans leur étude publiée le 1er juillet par le magazine Science.
Les experts ont trouvé trois mutations dans ce nouveau variant repéré pour la première fois en 2020.
Celles-ci ont eu lieu dans des zones critiques de la protéine de pointe que le coronavirus utilise pour se lier à l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2) à la surface des cellules.
Les anticorps post-vaccinaux et naturels désormais moins efficaces?
Grâce à ces métamorphoses, le Covid-19 «a appris» à neutraliser les anticorps monoclonaux qui apparaissent chez les personnes immunisées avec les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna. Selon le rapport, l'efficacité de ces vaccins par rapport à la version californienne du SRAS-CoV-2 a diminué de 50 à 70%.
Les mutations de pointe du variant Epsilon contournent aussi les anticorps naturels qui surviennent chez l'homme après une infection à coronavirus, selon les scientifiques.
Que sait-on du variant Epsilon?
Le variant Epsilon dit «californien» du Covid-19 (mutations B.1.427 et B.1.429) a été découvert aux États-Unis en 2020. Il serait 20% plus contagieux que la souche «originelle» de Wuhan, d’après les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
En 2021, le variant Epsilon a atteint l’Europe. En mai, il était déjà présent dans 34 pays, selon le même article du magazine Science.
En France, les premiers cas de cette mutation du virus ont été détectés en janvier en Alsace, selon les médias régionaux. Au total, sept cas français de Covid-19 étaient liés au variant Epsilon, alors qu’il y en a eu 37 au Danemark, 21 au Royaume-Uni, 10 en Allemagne, cinq aux Pays-Bas et quatre en Suisse, selon le site GISAID.
Epsilon a été classé parmi les «variants à suivre» (VOI, soit «variants of interest») par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars. Mais la France le classait le 30 juin parmi les Variants en cours d’évaluation, selon Santé publique France.