Alors que la moitié de la population de France a reçu au moins une injection, les autorités restent vigilantes quant à une probable reprise épidémique.
Si le 1er mai, le variant Delta, considéré plus contagieux que la souche Alpha (précédemment appelée variant britannique), ne représentait que 0,1% des nouveaux cas de Covid en France, deux mois plus tard, cette proportion est d’environ 20%, a récemment indiqué le ministre de la Santé. Et ce même variant pourrait bientôt devenir majoritaire, a prévenu fin juin sur Franceinfo Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm.
Au 30 juin, presque 34 millions de personnes avaient reçu au moins une injection (50,3% de la population), quand 23 millions avaient un schéma vaccinal complet (34%), selon le ministère. Mais la question se pose sur l’efficacité des vaccins existants contre le variant Delta. D’après une étude à l’état de prépublication de Public Health England, après deux doses, le vaccin Pfizer-BioNTech s’avérerait efficace à 96% contre les risques d’hospitalisation liés au variant Delta, contre 92% pour l’AstraZeneca.
«Toutes les études montrent que, si vous êtes vacciné puis contaminé, vous ne faites pas de formes graves», rassurait le 29 juin sur Franceinfo Olivier Véran.
Situations à risque
Dans ce contexte, l’Agence régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France ainsi que la préfecture de la région ont décidé d’alerter sur des situations ou comportements à risque qui peuvent mener à la transmission du virus et à la naissance de chaînes de contamination.
D’après l’agence, au cours de sept derniers jours, uniquement dans la région, environ 140 cas de contamination par le variant Delta ont été révélés, soit 15 à 20% des contaminations.
L’ARS énumère des «situations concrètes et des comportements propices aux contaminations», à savoir, les mariages impliquant d’importants rassemblements amicaux ou familiaux, «les moments de convivialité» en entreprise, les retours de voyages des pays classés rouge ou orange, ainsi que les espaces de restauration.
«Il est nécessaire de se faire tester au moindre doute en amont de l’évènement», rappelle l’ARS.
L’agence réitère la nécessité de respecter les gestes barrières, de s’isoler en cas de doutes, de symptômes et de test positif, et souligne l’importance de se faire vacciner.
Selon les chiffres du ministère de la Santé, début juin, la part du variant Alpha restait stable, à 10%, tandis que le variant Delta progressait rapidement «avec une forte hétérogénéité géographique».