«Il est inacceptable de payer ce prix chaque jour»: une monnaie locale proposée sur la Côte d'Azur

© Photo pixabay / HermannAlpes-Maritimes
Alpes-Maritimes - Sputnik Afrique, 1920, 16.06.2021
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Face à la pandémie, les monnaies locales pourraient-elles contribuer à l’économie? Pour le militant écologiste Laurent Lanquar-Castiel, elles pourraient également débarrasser les habitants des Alpes-Maritimes de la «pression touristique» qui leur fait «payer systématiquement le prix fort».

Les monnaies locales peuvent-elles répondre à la crise provoquée par la pandémie?

Destinée à n’être échangée que dans une zone géographique prédéterminée, généralement à l’échelle d’une ville ou d’une région, cette monnaie a pour but de dynamiser l’économie locale.

Pour le militant Europe Écologie Les Verts (EELV) Laurent Lanquar-Castiel, candidat aux départementales dans le 14e canton des Alpes-Maritimes, c’est un moyen de pallier la «fracture sociale» entre le pouvoir d'achat des touristes, des propriétaires de résidence secondaire et celui des locaux. Ainsi, il propose une monnaie locale créée par le biais d'un budget participatif du Conseil départemental, rapporte CNews.

«Quand on est en vacances quelque part, on peut accepter de payer trois euros un café, car on sait que cela sera provisoire. En revanche, pour le citoyen moyen qui vit sur place, il est inacceptable de payer ce prix chaque jour, toute l’année. Or, c’est justement ce qui se passe depuis toujours sur la Côte d’Azur», indique le candidat écologiste cité par CNews.

Différents avantages

Laurent Lanquar-Castiel dénonce ainsi la «pression touristique» qui pousse les locaux à «payer systématiquement le prix fort» et la «monoactivité touristique» de certaines villes qui «exclut les locaux».

«Sa viabilité est garantie par les droits d’entrée ou de sortie en dehors de notre territoire», précise-t-il, assimilant une monnaie locale à «un système de ticket-restaurant que l’on achète avec des réductions».

Selon lui, cette monnaie qui ne serait pas différenciée de la monnaie officielle permettrait «d’accorder divers avantages aux locaux comme des tarifs privilégiés ou le libre accès aux musées départementaux».

Laurent Lanquar-Castiel propose de tester cette initiative à Menton (Alpes-Maritimes) et de permettre aux habitants de choisir le nom de la monnaie lors d’une consultation. Il avait également défendu la mise en place de ces monnaies locales en février 2020.

Des monnaies locales en circulation

Actuellement, la Gonette, la monnaie locale lyonnaise, est déjà mise en circulation depuis 2015, comptant 1.300 utilisateurs et 350 commerces et associations œuvrant dans 16 secteurs d’activités pour les sorties culturelles, la restauration, les services et le commerce.

«Utiliser la Gonette, c’est soutenir les petits commerces, les services de proximité, les artisans de mon quartier, donc aussi l’emploi local! Ne pouvant être ni épargnée, ni spéculée, elle encourage l’économie réelle, celle du quotidien», a noté le 26 avril Émeline Baume, première vice-présidente à l’économie de la métropole.

Cette mesure est légale selon la loi dite de l’ESS du 31 juillet 2014 reconnaissant les monnaies locales comme titre de monnaie locale complémentaire. La France comptabilise environ 80 monnaies locales similaires à la Gonette, avec près de 40.000 particuliers utilisateurs, 10.000 entreprises ou associations, et 13.000 communes.

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