Togo: quand un faux «ami personnel» du Président escroque des ministrables trop ambitieux

© AFP 2024 LUDOVIC MARINFaure Gnassingbé
Faure Gnassingbé - Sputnik Afrique, 1920, 12.06.2021
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Au Togo, un homme vient d’être condamné à 30 mois de prison dans une affaire d’escroquerie. En se présentant comme un proche du Président, il a réussi à soutirer environ 78.000 euros à des cadres du parti au pouvoir contre la promesse d'un poste au gouvernement.

C'est la fin des haricots pour le faux «ami personnel» de Faure Gnassingbé. Celui dont des médias togolais ont abondamment relaté les aventures ces derniers mois a été condamné à 30 mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Lomé, a appris Sputnik vendredi 11 juin.

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L'homme qui était poursuivi pour «escroquerie en bande organisée» et «groupement de malfaiteurs» est également condamné à rembourser un total de 51 millions de francs CFA (près de 78.000 euros) à ses trois victimes. Il s'agit de trois cadres du parti au pouvoir au Togo, dont un ancien ministre, tel qu'il résulte du dossier de l'affaire consulté par Sputnik au greffe du tribunal et dont le verdict a été rendu il y a quelques jours.

Le scénario

Les faits remontent au lendemain de la présidentielle du 22 février 2020, qui a vu Faure Gnassingbé réélu pour un quatrième quinquennat.

Selon des médias locaux qui ont suivi l'audience qui s'est étalée sur toute la journée du 12 avril dernier, le principal accusé s’était présenté aux trois personnalités comme «un ami personnel» du chef de l’État togolais, qui l'aurait prétendument chargé de prospecter des cadres de son parti en prélude à la formation du nouveau gouvernement. Inutile de dire que les hommes politiques en question ont mordu à l'hameçon, sans beaucoup de précautions, alors même que le contact n'a été établi que par téléphone.

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Sur le coup, ils envoient leurs CV et engagent de longues discussions avec «l'ami personnel» sur les postes auxquels ils se croyaient pressentis. L’escroc a ensuite demandé à chacun d’entre eux de lui envoyer de l’argent par flooz, une plateforme de transfert d’argent très prisé au Togo, pour acheter des cartons d'un champagne extrêmement cher, dont la bouteille coûterait dans les 600.000 francs CFA (plus de 900 euros).

Le champagne devait servir à une réception (imaginaire) prévue à la présidence et à laquelle les trois cadres sont conviés. C'est au cours de cet événement que le Président devait confirmer ses intentions et signer les décrets de nomination.

Les hauts cadres se sont empressés de mobiliser les fonds demandés. Le pot aux roses est découvert quand tous les trois se présentent à la présidence et qu'on les informe que l'agenda du Président ne comportait pas de réception en leur honneur.

Ferdinand Ayité, directeur du journal L’Alternative, qui a suivi de près ce procès, avait aussi relaté les faits sur sa page Facebook. Dans son post, il faisait un constat amer, celui d'un procès qui en disait long sur la gestion du pays.

«Il fallait être là pour vivre cette scène et surtout les réponses des barons qui tentaient de convaincre le juge que les pratiques de ce genre sont parfois nécessaires pour accéder à un poste ministériel au Togo», écrit-il.

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