C'est la fin des haricots pour le faux «ami personnel» de Faure Gnassingbé. Celui dont des médias togolais ont abondamment relaté les aventures ces derniers mois a été condamné à 30 mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Lomé, a appris Sputnik vendredi 11 juin.
Le scénario
Les faits remontent au lendemain de la présidentielle du 22 février 2020, qui a vu Faure Gnassingbé réélu pour un quatrième quinquennat.
Selon des médias locaux qui ont suivi l'audience qui s'est étalée sur toute la journée du 12 avril dernier, le principal accusé s’était présenté aux trois personnalités comme «un ami personnel» du chef de l’État togolais, qui l'aurait prétendument chargé de prospecter des cadres de son parti en prélude à la formation du nouveau gouvernement. Inutile de dire que les hommes politiques en question ont mordu à l'hameçon, sans beaucoup de précautions, alors même que le contact n'a été établi que par téléphone.
Le champagne devait servir à une réception (imaginaire) prévue à la présidence et à laquelle les trois cadres sont conviés. C'est au cours de cet événement que le Président devait confirmer ses intentions et signer les décrets de nomination.
Les hauts cadres se sont empressés de mobiliser les fonds demandés. Le pot aux roses est découvert quand tous les trois se présentent à la présidence et qu'on les informe que l'agenda du Président ne comportait pas de réception en leur honneur.
Ferdinand Ayité, directeur du journal L’Alternative, qui a suivi de près ce procès, avait aussi relaté les faits sur sa page Facebook. Dans son post, il faisait un constat amer, celui d'un procès qui en disait long sur la gestion du pays.
«Il fallait être là pour vivre cette scène et surtout les réponses des barons qui tentaient de convaincre le juge que les pratiques de ce genre sont parfois nécessaires pour accéder à un poste ministériel au Togo», écrit-il.