Les enquêteurs chargés d’établir la cause de l’explosion dévastatrice survenue en août dernier dans le port de la capitale libanaise étudient trois hypothèses, a fait savoir le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, cité par l’agence locale NNA.
Selon lui, la déflagration a été provoquée soit par une négligence commise lors de travaux de soudure, soit par une attaque terroriste, soit par une frappe aérienne. Une de ces hypothèses est actuellement «à 70% écartée», a ajouté M.Bitar, sans toutefois préciser de quel scénario il s’agissait.
«Nous avons dressé une liste de sept nouveaux témoins, qui n’ont été identifiés que récemment […]. Ils étaient présents sur les lieux au moment de l’explosion et ont miraculeusement survécu, bien qu’il y ait eu parmi eux des blessés graves», indique le juge.
Deux mois pour dresser les conclusions
Les conclusions «finales et incontestables» sur l’origine de l’explosion devront être présentées dans un délai de deux moins, a-t-il encore communiqué.
L’explosion du 4 août 2020 a fait plus de 200 morts et près de 6.500 blessés, tandis que l’onde de choc a détruit le port et rasé plusieurs quartiers avoisinants de la capitale. La catastrophe a aggravé la crise dans laquelle le Liban est plongé depuis l’été 2019, avec l’effondrement de la monnaie nationale et l’explosion de la pauvreté et du chômage.
Crise au Liban
La précarisation provoque des manifestations et des blocages de routes sporadiques dans le pays, dont la France est un allié historique. Début avril, une centaine de personnalités libanaises ont demandé à Emmanuel Macron de geler les actifs douteux de leurs responsables politiques. Paris a en réaction décrété des mesures restrictives contre ceux qui sont impliqués dans le blocage politique au Liban.
Plus tôt dans la semaine, la Banque mondiale a dévoilé un rapport selon lequel l’effondrement économique du Liban risquait d’être classé parmi les pires crises financières du monde depuis le milieu du XIXe siècle.