La commissaire Fabienne Azalbert, chef du commissariat de Sarcelles, dans une récente note, a rappelé aux agents que «la prise en charge d’un engin motorisé» est proscrite, informe Le Parisien. Exception faite pour «l’auteur d’un crime de sang flagrant». Pour tout ce qui est le reste, un procès-verbal est prévu pour refus d’obtempérer. De ce fait, les propriétaires des deux ou quatre roues en question seront convoqués par la suite.
Une décision qui suscite un mécontentement
La décision n’a pas été au goût de tous, les policiers cités par le journal estimant qu’il s’agit de céder «à la loi des cités» et que, par exemple, le trafiquant de stupéfiant qui refusera d’obtempérer se rendra au commissariat une fois convoqué, mais les mains vides.
«Plus personne ne voudra se faire contrôler dès que cela se saura. Cela risque d’instaurer des zones de non-droit dans les quartiers difficiles», s'irrite au micro du Parisien Franck Lebas, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police-FO.
Pour rappel, une expérience similaire a déjà eu lieu par le passé, plus précisément en 2015. Or, à l’été 2020 le préfet de Paris a publié une note autorisant les forces de l’ordre à faire «des prises en charge» des véhicules refusant de se soumettre à l’ordre des policiers et de s’arrêter.
Cellules anti-rodéo inspirées par Sarcelles
Ce n’est point la première fois que le nom de Sarcelles est évoqué dans le contexte des courses-poursuites. En avril dernier, Le Parisien rapportait que la direction de la police du Val-d’Oise venait de créer des cellules anti-rodéo en s’inspirant justement de l’exemple de Sarcelles où, depuis mai 2020, les forces de l’ordre ne se lancent pas après les acteurs des rodéos sauvages, prônant un traitement judiciaire.
«Nous avons ainsi obtenu des résultats judiciaires, dont des peines allant jusqu'à six mois de prison avec un mandat de dépôt et la confiscation des engins», se félicitait alors Fabienne Azalbert.