Le débat sur la police municipale à Paris, c’est fini!
Après le feu vert de l’Assemblée nationale en novembre dernier, dans le cadre du vote de la Loi «Sécurité globale», la «police de proximité» parisienne a été votée par 114 élus locaux contre 30. Curieusement, le projet a rebattu les cartes politiques au niveau du Conseil municipal. C’est l’opposition qui a largement soutenu la maire PS, Anne Hidalgo. Les écologistes et les communistes, craignant «un désengagement de la police nationale», ont quant à eux voté contre.
«La prochaine étape, c’est la formation. Elle est en bonne voie et doit se terminer au mois de juillet», détaille Ludovic Durand.
À l’approche des JO de 2024, la municipalité souhaite faire grimper ses effectifs de forces de l’ordre jusqu’à 5.000 agents. Les policiers parisiens pourront verbaliser les infractions telles que les dépôts sauvages, les nuisances sonores, les stationnements gênants ou encore les débords de terrasses. Et la capitale en a bien besoin.
Le policier parisien n’est pas armé
Une question reste pour l’instant non résolue. Pour l’heure, les agents sont dotés d’un bâton de défense, d’une bombe lacrymogène, d’une paire de menottes et d’un gilet pare-balles. Mais pas d’arme à feu. Un point que regrette le leader syndical:
«On nous dit haut et fort qu’on nous fait confiance, mais on ne nous l’accorde pas. Pourtant, nous montrons notre professionnalisme au quotidien, avec nos interventions “carrées”», s’insurge Ludovic Durand.
Pourtant, le pistolet à impulsion électrique (PIE) est utilisé par les polices municipales depuis plus de dix ans. Début 2020, près de 3.800 policiers municipaux en étaient équipés, en hausse de 20% par rapport à l’année précédente. À Bordeaux ou à Clermont-Ferrand, les PIE sont parfois proposés comme alternative à l’arme à feu.
Équipement, entraînement, recrutement, des défis majeurs
Le problème de port d’arme n’est pas à l’ordre du jour à Paris, puisque d’abord «il faut équiper des locaux d’armureries» et qu’«énormément de préoccupations» demeurent, tant au niveau technique que procédural.
«On a des prérogatives judiciaires aussi: comment assermenter [la police parisienne, ndlr], comment la diriger? Sera-t-elle subordonnée aux maires d’arrondissement ou à Mme la maire?» s’interroge Ludovic Durand.
Renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants
À Paris, certains dossiers paraissent plus urgents que d’autres, notamment le trafic de stupéfiants, qui gangrène plusieurs quartiers, dont celui de Stalingrad.
«Ce n’est pas dans nos missions prioritaires. Mais on peut intervenir en flagrant délit, si on constate des infractions. On peut s’en saisir avec l’interpellation et la mise en cause du vendeur et le remettre à la police judiciaire», précise Ludovic Durand.
Néanmoins, «ça faciliterait le travail de la police nationale», assure Ludovic Durand, parce qu’«en France et à Paris, le travail commun est déjà effectif».