Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée générale de l’Onu, le secrétaire général de l’organisation Antonio Guterres a informé que la République centrafricaine et l’Iran avaient été privés de droit de vote à cette instance onusienne à cause d’impayés. Cette décision est conforme à l’article 19 du chapitre IV de la Charte de l’Onu.
«Un membre des Nations unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées», indique la Charte.
Les deux pays pourront de nouveau voter dès qu’ils se seront acquittés de leurs dettes. Pour l’Iran, celle-ci représente un peu plus de 16 millions de dollars (13,1 millions d’euros), le pays africain doit payer une somme beaucoup moins importante, près de 30.000 dollars (24.600 euros), indique la lettre dont Sputnik s’est procurée une copie.
D’autres pays débiteurs
Bien que dans la liste des débiteurs, présentée par M.Guterres, figurent cinq pays, à savoir l’Iran, la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, les Comores et la Somalie, les trois derniers sont autorisés à garder leur droit de vote jusqu’à la fin de la session en cours, donc jusqu’à la mi-septembre, est-il précisé.
Il est à noter que conformément à l’article susmentionné de la Charte, l’Assemblée générale peut toujours autoriser le pays débiteur à participer au vote si «le manquement est dû à des circonstances indépendantes» de sa volonté.
Quel poids dans le budget de l'Onu?
La part de l’Iran et de la Centrafrique dans les dépenses de l’Onu, qui incluent le budget ordinaire, celui pour les tribunaux internationaux et celui pour les opérations de maintien de la paix, est pourtant minime. Elle n’est que de 0,39% pour la République islamique et de 0,001% pour la Centrafrique, indique le dernier barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Onu, défini par la résolution adoptée par l’Assemblée générale le 22 décembre 2018 et valable jusqu’à présent.
Le montant de la contribution de chaque pays au budget est décidé en fonction de la capacité de paiement de tel ou tel État, précise l’Onu. Celle-ci est établie sur la base de plusieurs indicateurs économiques, dont, en premier lieu, le revenu national brut (RNB). Néanmoins, le système de distribution des dépenses est plus compliqué qu’il ne le paraît au premier regard.
Aujourd’hui ce sont les États-Unis qui contribuent le plus au budget de l’organisation. L’ex-Président du pays, Donald Trump, s’est d’ailleurs à plusieurs reprises prononcé pour la réduction de la contribution des États-Unis à certains programmes de l’Onu.
Afin de financer le travail de l'Organisation en 2021, les États membres de l’Onu ont adopté fin 2020 un budget de 3,23 milliards de dollars (2,66 milliards d’euros), selon un communiqué de l’organisation. En 2020, le budget de l’organisation a été moins important et s’élevait à trois milliards de dollars (2,47 milliards d’euros).