Sur fond d’émeutes de grande ampleur de la minorité arabe qui ont éclaté dans la ville judéo-arabe de Lod, dans le centre d’Israël, le Premier ministre y a décrété ce mercredi l'état d'urgence, relate Haaretz.
La veille, face aux violences contre la police de la minorité arabe locale, le maire Yair Revivo a déclaré être incapable de contrôler la situation qu’il qualifie d’«impensable» et a directement demandé à Benyamin Netanyahou d’y décréter l'état d'urgence, relate le Times of Israel.
Situation getting out of hand in Lod. An Arab citizen shoots at Israeli police with an automatic weapon. #Israel pic.twitter.com/nxPfcAh14V
— Joe Truzman (@Jtruzmah) May 11, 2021
La ville en feu
Les violences ont éclaté dans la ville mardi lors des funérailles d'un Arabe tué la nuit précédente par un résident juif en marge d’une violente manifestation, rapporte Yediot Aharonot. Selon la police, citée par le média, un groupe de jeunes Arabes a jeté des pierres sur des voitures qui passaient et incendié des poubelles, puis ils ont été visés par des coups de feu tirés depuis un endroit indéterminé.
Des synagogues et des centaines de voitures ont été incendiées, déplore le maire, cité par le Times of Israel. «La guerre civile a éclaté à Lod.»
#Lod #Israel pic.twitter.com/ankHjttaN2
— N24 (@N24France) May 12, 2021
Il a également demandé à ce que l'armée y soit déployée, car la police n’arrive plus à en venir à bout des émeutes.
«C'est la nuit de Cristal à Lod», estime-t-il, en référence au pogrom nazi contre les Juifs du IIIe Reich en 1938. Selon lui, l'hôtel de ville et un musée ont également été attaqués.
🔴LOD, #Israel pic.twitter.com/BMCTR9JGHe
— vhsrnews (@vhsrnews) May 12, 2021
«Il y a un échec de la gouvernance […]. Tout le travail que nous avons accompli ici pendant des années [sur la cohabitation] est tombé à l'eau», regrette le maire cité par le quotidien.
#Israel flag taken down & replaced by Palestinian in #Lod #اللد #GazaUnderAttack pic.twitter.com/iTkErSBa44
— Detective Doo (@DooDetective) May 12, 2021
Le Times of Israel a plus tard précisé qu’outre les dizaines de voitures, trois synagogues et de nombreux magasins ont été incendiés.
🔴A synagogue is burning in Lod
— Gabriel Hébert-Røuillier (@Gab_H_R) May 11, 2021
pic.twitter.com/Qk0smCbtow
Une vidéo partagée sur Twitter montre deux hommes récupérer deux rouleaux de la Torah, miraculeusement restés indemnes des ruines d’une synagogue brûlée.
בית כנסת שרוף בעיר לוד, רק בנס לא נשרפו ספרי התורה.
— בנצי רובין (@bentzi_r) May 12, 2021
פוגרום תשפ"א pic.twitter.com/DsSQtK1PM2
Le commissaire de la police nationale, Kobi Shabtai, cité par le quotidien, a qualifié la situation de sans précédent. Ce mercredi, une forte présence policière est constatée dans la ville.
Nach den schweren Ausschreitungen der letzten 2 Tage in #Lod bei #TelAviv-#Jaffa / #Israel gibt es aktuell hohe Polizeipräsenz in den der Stadt.#FreeGazaFromHamas #FreePalestineFromHamas #Nahostkonflikt #MiddleEastConflictpic.twitter.com/3purvJK8xq
— BlxckMosquito (@BlxckMosquito) May 12, 2021
Le pays en proie à des affrontements
Les violences à Lod ne sont qu’un épisode de la vague d’affrontements qui fait rage en Israël depuis plus d’une semaine. Le conflit israélo-palestinien a connu un regain des tensions début mai à Jérusalem-Est. La justice israélienne a autorisé l’expulsion de familles arabes de cette partie de la ville occupée par Israël depuis 1967, illégalement selon le droit international.
Les hostilités se sont intensifiées lundi soir après que des militants palestiniens ont tiré des roquettes sur Jérusalem depuis Gaza. Le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, avait effectivement menacé d'attaquer Israël car des centaines de Palestiniens avaient été blessés lundi lors d'affrontements avec la police israélienne à Jérusalem. En réponse, Israël a effectué des frappes aériennes contre la bande de Gaza dans la nuit de mardi à mercredi, après la pluie de roquettes lancées vers plusieurs villes israéliennes, dont Tel-Aviv.
Selon le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus, «plus de 1.000 roquettes» ont été tirées de Gaza depuis lundi soir, dont la plupart ont été interceptées par le bouclier antimissile Dôme de fer. Le nombre de victimes des deux côtés est pour l’heure estimé à 55.