Lors d’une visioconférence avec la vice-Première ministre russe Tatiana Golikova, Vladimir Poutine a accordé une attention particulière à la lutte qui s'est engagée sur les marchés internationaux entre les concepteurs des différents vaccins contre le Covid-19. Il a notamment affirmé que les vaccins russes étaient très fiables.
«Ils sont […] sans aucun doute les plus sûrs et les moins dangereux. Comme un spécialiste européen l’a dit: ˝sûrs comme une Kalachnikov˝. Ce n'est pas nous qui l'avons dit. C'était un spécialiste européen et je pense qu’il a bien raison. Simples et sûrs comme une Kalachnikov», a souligné le chef d'État.
#SputnikVidéo | Vladimir Poutine déclare que les vaccins russes sont «les plus sûrs et les moins dangereux» se référant à un spécialiste européen, selon lequel ils sont «sûrs comme une Kalachnikov»#SpoutnikV #SputnikV pic.twitter.com/9E1EUGfdNW
— Sputnik France (@sputnik_fr) May 7, 2021
Dans ce contexte, il a rappelé que les experts du World Vaccine Congress venaient de reconnaître le vaccin de Moderna comme le meilleur contre le coronavirus. Il a également été récompensé du prix de la Meilleure plateforme vaccinale sans pour autant que soit précisé les critères de sélection.
«De ce que je comprends, […] nos collègues étrangers, notamment américains, affirment que ce serait une préparation fondamentalement innovante, très moderne», a poursuivi Vladimir Poutine, ajoutant espérer que les experts avaient raison.
Mais les résultats ne seront connus qu’une dizaine d’années après l'utilisation et l'analyse des résultats, a-t-il fait remarquer, expliquant que les vaccins russes étaient élaborés sur la base de techniques et de plateformes employées depuis des décennies.
Poutine pour la levée des brevets
En conclusion, Vladimir Poutine a souligné que la Russie était le seul pays au monde à partager activement ses secrets de mise au point de vaccins anti-Covid et que la production du Spoutnik V avait déjà été lancée dans plusieurs pays. Au sujet des appels à lever les brevets des vaccins, il a dit qu’il y souscrivait.
«La Russie soutiendrait une telle approche. Dans les conditions actuelles, nous devons penser non à tirer un avantage maximum, mais à assurer la sécurité des populations. Or, la sécurité ne peut être atteinte que lorsque les vaccins seront utilisés dans la majorité des pays du monde. Une immunité collective se formerait alors», a-t-il noté.
«De l'ordre de 100 milliards de dollars»
Réagissant à la décision du Congrès mondial des vaccins, qui est une série de conférences en présence de scientifiques et d’experts dans le domaine de la conception et de la distribution de médicaments et préparations, le directeur du Centre Gamaleïa d’épidémiologie et de microbiologie, Alexandre Guinzbourg, a qualifié ce choix de «décision économique et politique».
«Il s’agit d’un chiffre de l'ordre de 100 milliards de dollars [environ 83 milliards d’euros, ndlr]. Reconnaître le Spoutnik V, c'est remettre de l'argent à la Russie. Or, le Congrès, je le rappelle, s’est tenu à Washington», a-t-il expliqué.
L’académicien Guennadi Onichtchenko a fait remarquer pour sa part que le vaccin de Moderna était plus cher que le Spoutnik V, ce qui rendait peu probable son utilisation à des fins humanitaires.
«Comme une Kalachnikov»
La déclaration citée par Vladimir Poutine avait été faite par l’infectiologue Florian Thalhammer dans une interview au quotidien autrichien Kronin Zietung.
«Le Spoutnik V est comme une Kalachnikov, cette mitraillette russe: simple, robuste et efficace […] Différents vecteurs sont utilisés pour la première et la deuxième vaccination, ce qui augmente l'effet», avait-il déclaré en février dernier au journal.
Les autorités hongroises ont pour leur part publié en avril des données comparant les vaccins utilisés dans le pays. Le résultat est sans appel: le russe Spoutnik V «est le meilleur», il présente le plus faible taux de décès et le plus faible taux de recontamination.
«Sinopharm est meilleur que Pfizer, tandis que le Spoutnik V est le meilleur», avait déclaré le 22 avril Gergely Gulyas, chef de cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Quant à l’Allemagne, elle a d’ores et déjà entamé des discussions avec Moscou sur d’éventuelles commandes de Spoutnik V sans attendre le feu vert de l'Union européenne.